Georges Mogin |
Allez-y. vaches sacrées. Je suis seul à vous entendre. Votre chant s'est retiré De leurs oreilles de cendre. Donnez votre lait qu'on guette Aux ordinaires barattes. Gardons nos secrets, fillettes Par le Tigre et par l'Euphrate. L'homme rond, l'homme carré. Tout l'homme géométrique N'écoute d'un cour zélé Que le sifflement de trique. Inutile de beugler Si haut ! J'ai compris, mes vaches. Et nos destins sont réglés Par une même cravache. Ruminez les gazons bêtes. C'est encor loin l'empyrée Après quoi vous soupirez Comme l'ours et le poète. Ce qui fait votre langage Si noble et riche de ton, C'est qu'il puise dans l'herbage Le cri même du limon. Tu rêves, je rêve, ils rêvent, O ma vache ensommeillée. Crois-tu que les nuits s'achèvent. Crois-tu qu'on va s'éveiller? |
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Georges Mogin (1898 - 1990) |
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