Georges Mogin |
Cher univers, tu m'étonnes. Tu dis blanc, mais tu dis noir. Excuse-moi. car on sonne. Oui. j'y cours, oui, j'y vais voir. Me revoici, que disais-je ? Ah oui : je comprends bien mal Ton feu froid, ta chaude neige Et tes trois règnes en al. Pardon, mais l'on sonne encore. Une seconde ! J'arrive. (Elle insiste, la pécore.) Attends-moi, tiens prends ce livre. Ouf! tu repondais, je crois Que l'habitant de la lune... Je parlais de croix, de croix ; Ah oui, tu parlais de prune. Je ripostais cependant... Tonnerre, encor la sonnette ! Je disais : le mal aux dents... Non, je disais : l'alouette... Ces escaliers me tueront. Tu réponds : ta voie lactée, Tes soleils et tes nuitées. Que tout ça tourne assez rond. Bien, bon, c'est joli à voir. Mais pour nous, c'est du spectacle Si tu crois nous émouvoir. Nous renâclons, je renâcle ! Je te parle chien et chat. Je te parle messieurs-dames, Vie et mort, amour, crachat. Je te parle corps et âme. Tudieu. la sonnette encore. Qui sonne ? La mer. l'azur. Les siècles. Nise. un centaure? Mais on sonne, c'est bien sûr. On sonne, on sonne, on re-sonne. Univers, excuse-moi. Tu disais : chaud, je dis : froid ! J'ouvre et je ne vois personne. |
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Georges Mogin (1898 - 1990) |
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