Gérald Neveu |
Lorsque j'aurai ouvert toutes mes forces A battan t écumeux Quelqu'un passera Dans la rue verte et pauvre La rue dont les cils sont des cris. Place au froid de l'été ! Des bûches éclatantes Parfument Les rayons fuyants de la nuit Jusqu'au silence. La main étroite et forte Passe sous les fenêtres Passe sans saluer. La tige du sommeil Transperce les visages Les grands visages bleuis par la course Et que l'on reconnaît soudain Dans les puits solitaires. Craquez, crachez Longs feux de dédain ! Une parole sera dite Où l'on reconnaîtra L'homme incertain et triomphant Comme une banderole, Comme un printemps dur À la salive bleue, A la couronne sale et crépitante De dangers. Un homme descendra la rue glissante et noire, À ciel ouvert. Un homme écoutera passer La tendresse Dans ses poings fermés. |
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Gérald Neveu (1921 - 1960) |
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Portrait de Gérald Neveu | |||||||||