Gérard de Nerval |
Non, laisse-moi. je t'en supplie ; En vain, si jeune et si jolie, Tu voudrais ranimer mon cour : Ne vois-tu pas. à ma tristesse, Que mon front pâle et sans jeunesse Ne doit plus sourire au bonheur? Quand l'hiver aux froides haleines Des fleurs qui brillent dans nos plaines Glace le sein épanoui, Qui peut rendre à la feuille morte Ses parfums que la brise emporte Et son éclat évanoui! Oh! si je t'avais rencontrée Alors que mon âme enivrée Palpitait de vie et d'amours, Avec quel transport, quel délire J'aurais accueilli ton sourire Dont le charme eût nourri mes jours. Mais à présent, ô jeune fille ! Ton regard, c'est l'astre qui brille Aux yeux troublés des matelots, Dont la barque en proie au naufrage, A l'instant où cesse l'orage Se brise et s'enfuit sous les flots.. Non, laisse-moi, je t'en supplie; En vain, si jeune et si jolie, Tu voudrais ranimer mon cour : Sur ce front pâle et sans jeunesse Ne vois-tu pas que la tristesse A banni l'espoir du bonheur? |
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Gérard de Nerval (1808 - 1855) |
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Portrait de Gérard de Nerval | |||||||||
Biographie / chronologie1808. OuvreSi l'on excepte divers ouvrages dramaturgiques (Lara, 1833!; Léo Burckhart, 1839), l'ouvre de Nerval est essentiellement romanesque et poétique. |
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