Gérard de Nerval |
Le soleil du matin commençait sa carrière, Je vis près du rivage une barque légère Se bercer mollement sur les flots argentés. Je revins quand la nuit descendait sur la rive : La nacelle était là, mais l'onde fugitive Ne baignait plus ses flancs dans le sable arrêtés. Et voilà notre sort! au matin de la vie Par des rêves d'espoir notre âme poursuivie Se balance un moment sur les flots du bonheur Mais, sitôt que le soir étend son voile sombre, L'onde qui nous portait se retire, et dans l'ombre Bientôt nous restons seuls en proie à la douleur. Au déclin de nos jours on dit que notre tête Doit trouver le repos sous un ciel sans tempête; Mais qu'importe à mes voux le calme de la nuit! Rendez-moi le matin, la fraîcheur et les charmes; Car je préfère encor ses brouillards et ses larmes Aux plus douces lueurs du soleil qui s'enfuit. Oh! qui n'a désiré voir tout à coup renaître Cet instant dont le charnu- éveilla dans son être Et des sens inconnus et de nouveaux transports! Où son âme. semblable à l'écorce embaumée, Qui disperse en brûlant sa vapeur parfumée, Dans les feux de l'amour exhala ses trésors! |
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Gérard de Nerval (1808 - 1855) |
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Portrait de Gérard de Nerval | |||||||||
Biographie / chronologie1808. OuvreSi l'on excepte divers ouvrages dramaturgiques (Lara, 1833!; Léo Burckhart, 1839), l'ouvre de Nerval est essentiellement romanesque et poétique. |
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