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Hélas, je meurs ! -
Qu'as-tu, ami ?
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Je suis trahi ! -
Comment cela ?
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Un jour j'ai mis tout mon espoir
Dans les beaux regards d'une
Dame.
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C'est pour cela que ton cour geint ?
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C'est pour cela.
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Ton cour, l'as-tu laissé au loin ?
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Assurément.
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Es-tu donc si près de la mort ?
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Oui, plus près que je ne peux dire.
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Pourquoi vouloir ainsi mourir ?
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Je suis trop timide et sincère.
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L'as-tu priée ? -
Moi ?
Par
Dieu, non !
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Pourquoi te lamenter si fort
Quand tu ne sais rien de son cour?
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Seigneur, elle me fait si peur !
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Comment cela ?
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L'amour d'elle me trouble fort.
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Tu as bien tort.
Crois-tu qu'elle va s'offrir à toi ?
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Non, mais je n'ose m'enhardir.
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Lors, ton mal peut durer longtemps !
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Seigneur, dites, que puis-je faire ?
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Sois bon, courtois. -
Oui, mais encore ?
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Va devant elle sans tarder
Lui faire requête d'amour.
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Et si elle la trouve offensante ?
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Allons, qu'importe !
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Et si sa réponse est méchante ?
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Eh, sois patient.
Toujours la patience triomphe.
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Si le jaloux s'en aperçoit ?
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Vous n'en serez que plus rusés.
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Nous ? -
Bien sûr ! -
Ah, pourvu qu'elle veuille
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Elle voudra, crois-moi. -
Je vous crois !
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Ta joie vraiment sera doublée
Si tu ne crains pas de parler.
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Seigneur ma douleur est si dure (elle est mortelle)
qu'il faut part égale pour elle !
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T'aideront donc
Ton audace et ton jugement.
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Et aussi ma bonne espérance.
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Veille à t'expliquer gentement.
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Je ne saurai pas m'exprimer !
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Pourquoi, dis-moi ? -
Je la verrai !
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Tu ne pourras donc lui parler ?
Es-tu à ce point égaré ?
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Oui. quand j'arrive devant elle...
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Tu te défais ?
Oui, je ne suis plus sûr de rien.
Tous les amants
Traversent les mêmes misères.
C'est vrai, je me ferai violence.
Bien.
Alors, ne perds pas de temps.
Chacun sait bien
Où l'amour amène les êtres.
Mal vit celui qui meurt d'aimer.
Je sais, je ne peux donc me plaindre !
Cours au plaisir
Avant que ton secret s'évente.
Ami, ne perds pas ton élan.
Si vulnérable est le bonheur !
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