Gui d'Ussel |
Je chanterais bien volontiers, Mais il m'ennuie de répéter Que j'ai à me plaindre d'Amour. Quel amant n'en dirait autant ? Je voudrais faire chanson neuve Mais hélas tout a été dit. Comment donc vous prier, Amie ? C'est à ma plaisante manière Que mon chant paraîtra nouveau. Dame, je sais assurément Que je ne puis trouver au monde Plus parfaite Dame que vous. Même en rêve je n'en vois pas Qui surpasse votre beauté. On ne peut aimer plus que moi. Et si l'on peut être, il est vrai, Plus valeureux que je ne suis Mon cour, au moins, n'est pas d'un fourbe De plus, s'il n'en vous déplaît point, Je ne vois aucune raison De haïr le mal que j'endure. Vous en faites si douce chose À l'accueillir si joliment Que mon cour sans cesse m'appelle Quand mon esprit me fait l'oil noir. Je ne sais pourquoi c'est ainsi, Raison contre sentir défaille. Ma Dame, un baiser, rien de plus. Et j'aurai ce que je désire. Promettez-le sans vous fâcher Et que les malveillants enragent, Qu'ils souffrent de me voir heureux, Et que mes amis s'éjouissent, Car vraie courtoisie est ainsi : Elle renfrogne les êtres vils Et fait plaisir aux gens aimables. Vers Aubusson, va, ma chanson, À la meilleure je te donne, La meilleure, sauf celle-ci, Toute allégresse et corps riant. |
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Gui d'Ussel (1170 - 1225) |
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Portrait de Gui d'Ussel | |||||||||