wikipoemes
paul-verlaine

Paul Verlaine

alain-bosquet

Alain Bosquet

jules-laforgue

Jules Laforgue

jacques-prevert

Jacques Prévert

pierre-reverdy

Pierre Reverdy

max-jacob

Max Jacob

clement-marot

Clément Marot

aime-cesaire

Aimé Césaire

henri-michaux

Henri Michaux

victor-hugo

Victor Hugo

robert-desnos

Robert Desnos

blaise-cendrars

Blaise Cendrars

rene-char

René Char

charles-baudelaire

Charles Baudelaire

georges-mogin

Georges Mogin

andree-chedid

Andrée Chedid

guillaume-apollinaire

Guillaume Apollinaire

Louis Aragon

arthur-rimbaud

Arthur Rimbaud

francis-jammes

Francis Jammes


Devenir membre
 
 
auteurs essais
 

Guillaume Apollinaire



Poème lu au mariage d'andré salmon - Poéme


Poéme / Poémes d'Guillaume Apollinaire





En voyant des drapeaux ce matin je ne me suis pas dit
Voilà les riches vêtements des pauvres
Ni la pudeur démocratique veut me voiler sa douleur
Ni la liberté en honneur fait qu'on imite maintenant
Les feuilles ô liberté végétale ô seule liberté terrestre
Ni les maisons flambent parce qu'on partira pour ne

plus revenir
Ni ces mains agitées travailleront demain pour nous

tous
Ni même on a pendu ceux qui ne savaient pas profiter

de la vie
Ni même on renouvelle le monde en reprenant la

Bastille
Je sais que seuls le renouvellent ceux qui sont fondés

en poésie
On a pavoisé
Paris parce que mon ami
André
Salmon

s'y marie

Nous nous sommes rencontrés dans un caveau maudit

Au temps de notre jeunesse

Fumant tous deux et mal vêtus attendant l'aube

Épris épris des mêmes paroles dont il faudra changer

le sens
Trompés trompés pauvres petits et ne sachant pas

encore rire



La table et les deux verres devinrent un mourant qui

nous jeta le dernier regard d'Orphée
Les verres tombèrent se brisèrent
Et nous apprîmes à rire
Nous partîmes alors pèlerins de la perdition
A travers les rues à travers les contrées à travers la

raison
Je le revis au bord du fleuve sur lequel flottait
Ophélie
Qui blanche flotte encore entre les nénuphars
Il s'en allait au milieu des
Hamlets blafards
Sur la flûte jouant les airs de la folie
Je le revis près d'un moujik mourant compter les

béatitudes
En admirant la neige semblable aux femmes nues
Je le revis faisant ceci ou cela en l'honneur des mêmes

paroles
Qui changent la face des enfants et je dis toutes ces

choses
Souvenir et
Avenir parce que mon ami
André
Salmon

se marie



Réjouissons-nous non pas parce que notre amitié a été

le fleuve qui nous a fertilisés
Terrains riverains dont l'abondance est la nourriture

que tous espèrent
Ni parce que nos verres nous jettent encore une fois

le regard d'Orphée mourant
Ni parce que nous avons tant grandi que beaucoup

pourraient confondre nos yeux et les étoiles
Ni parce que les drapeaux claquent aux fenêtres des

citoyens qui sont contents depuis cent ans d'avoir

la vie et de menues choses à défendre



Ni parce que fondés en poésie nous avons des droits

sur les paroles qui forment et défont l'Univers
Ni parce que nous pouvons pleurer sans ridicule et

que nous savons rire
Ni parce que nous fumons et buvons comme autrefois
Réjouissons-nous parce que directeur du feu et des

poètes
L'amour qui emplit ainsi que la lumière
Tout le solide espace entre les étoiles et les planètes
L'amour veut qu'aujourd'hui mon ami
André
Salmon

se marie

Contact - Membres - Conditions d'utilisation

© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.

Guillaume Apollinaire
(1880 - 1918)
 
  Guillaume Apollinaire - Portrait  
 
Portrait de Guillaume Apollinaire

Chronologie

25 août 1880
Naissance à Rome de Guglielmo Alberto Wladimiro Alessandro Apollinare de Kostrowitzky, fils d'Angelica de Kostrowitzky et de père inconnu. La paternité traditionnellement attribuée à Francesco d'Aspermont ne repose sur aucune certitude.

Biographie


Ouvres

Poésie

mobile-img