Guillaume Colletet |
Naissance: 12 mars 1598 Paris Décès: 11 février 1659 Paris Guillaume Colletet était un poète français. Membre de l'Académie française. Né à Paris, le premier, d'une famille qui compte vingt-quatre enfants, Guillaume Colletet a beaucoup écrit et publié. Il aimait fort à « chopiner » comme on disait à l'époque, notamment en compagnie de sa troisième femme Claudine. Celle-ci, dii-on, buvait « comme un templier ». Non content de célébrer sa beauté, Colletet voulut qu'on l'admirât pour son esprit et il composa des poèmes qu'elle récita comme étant d'elle-même. A la mort de Guillaume et bien que le poète eût la prévoyance de composer une dernière pièce où « elle » déclarait qu'elle renonçait à la poésie, personne ne fut dupe. La Fontaine qui, semble-t-il lui avait fait la cour sans succès, composa des stances <. contre mademoiselle Colletet qui faisait des vers pendant le vivant de son mari et qui n'en fit plus après sa mort ». Plutôt aisé durant sa vie, Colletet mourut pauvrement. Libertin, bon vivant, ami de Théophile de Viau qui l'influença, il avait été de tous les cercles érudits. Il animait le groupe des « illustres bergers ». Proche de Richelieu il est l'un des membres fondateurs de l'Académie Française. Grand connaisseur des poètes lyriques du XVIème s. (Biographies des poètes français), il tenta d'unir le classicisme naissant à l'inspiration plus libre du siècle de la Renaissance (Art poétique, 1658). (Acad. fr. 1634). Grand ami des poètes, Colletet fut aussi poète lui-même. Certes pas parmi les plus grands, mais cultivant sa muse de façon assurée et personnelle. Introduit dans toutes les compagnies littéraires du temps, libertin dans sa jeunesse, se rangeant par la suite, mais sans rien renier de son côté convivial et bon vivant, il a tenu dans la poésie de l'époque Louis XIII une place non négligeable : celle d'un homme de dialogue, tentant d'assurer le lien entre les charmes de l'héritage ronsardien, les nouveautés de la réforme malherbienne, et l'esprit moderne de Théophile. Ce rêve d'union, qui le vit figurer parmi les fondateurs de l'Académie française, il l'exprima dans le groupe des Illustres Bergers, dont il fut l'animateur, et qui réunit autour de lui toute une génération de jeunes poètes cherchant à tirer sans exclusive le meilleur des grands maîtres, tout en s'essayant à vivre, sous l'influence de YAstrée, le grand rêve pastoral. La poésie de Colletet, entre cette veine pastorale et un goût marqué pour la satire, témoigne d'une constante aspiration à goûter aux joies de l'existence. Et, plaisante et sensuelle, elle ne manque ni d'esprit ni de charme. Il va décrivant tous les charmes physiques de sa belle Sophie pour finir par l'antithèse si chère aux poètes de la Renaissance et du Baroque : la voir le fait souffrir, mais ne la voir pas augmente sa souffrance. Il eut de la réputation dans son temps, jouit de la protection de plusieurs grands personnages, entre autres de Richelieu, dont il fut quelquefois le collaborateur et qui lui donna une fois 600 livres pour 6 mauvais vers. Il fut un des premiers membres de l'Académie française. Il épousa successivement trois de ses servantes ; son inconduite le réduisit à la misère. « Notre pauvre M. Colletet mourut il y a un mois, et mourut véritablement pauvre, ayant fallu quêter pour le faire enterrer. » (Chapelain). Il avait pourtant eu quelque fortune qu'il gaspilla ; il épousa successivement ses trois servantes. Étude : P. A. Jannini, introduction à son édition des Poésies choisies, p. 5-15. |
Guillaume Colletet (1598 - 1659) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Guillaume Colletet | |||||||||