Naissance: 22 octobre 1071
Décès: 10 février 1126
Guillaume IX de Poitiers ou, en limousin, Guilhem IX de Peitieus, surnommé depuis le XIXe siècle le Troubadour, comte de Poitiers sous le nom de Guillaume VII et duc d'Aquitaine et de Gascogne de 1086 à sa mort. Il est également le premier poète connu en occitan.
Neuvième duc d'Aquitaine, septième comte de Poitiers. Né en 1071, il est le premier troubadour connu. Il se croisa en 1101-1102. L'Église l'excommunia à plusieurs reprises pour ses mours relâchées et ses empiétements sur les droits ecclésiastiques. Chez ce poète encore plein d'un amour tout païen pour la beauté physique, les théories «courtoises» de la valeur d'Amour sont cependant déjà nettement ébauchées.
Il continue à développer l'embryon d'organisation administrative de ses prédécesseurs, avec l'ajout d'un prévôt à Surgères en 1087 et la création d'agents forestiers. Il prend et détruit le château de Blaye au comte Guillaume V d'Angoulême, afin de réfréner les entreprises de celui-ci en Saintonge.
Les Gesta Guillelmi ducis Normannorum et regis Anglorum constituent un document exceptionnel sur le règne de Guillaume le Conquérant, des années 1035 à 1067. Bien informé, expert en art militaire,
Guillaume de Poitiers a rédigé une ouvre historique qui narre les exploits du duc-roi dans leur déroulement chronologique et dans leur enchaînement logique. Dans le premier livre l'auteur montre comment le duc Guillaume, contesté dans son pouvoir, a réussi à restaurer l'ordre et la paix dans son duché. Le second livre raconte la conquête de l'Angleterre et sa difficile pacification.
Après que son excommunication a été levée, en 1117, Guillaume IX va partir pour la croisade d'Espagne, prê-chée par Pascal II contre les Almoravides, En 1120, à la tête de six cents chevaliers, il combattra à Cutanda, aux côtés d'AIfonse le Batailleur. Il songe ici à sa fin prochaine et tremble pour son fils qu'il laisse en garde à Foulque d'Anjou. Par sa simplicité, son ton émouvant et sincère, par son « écriture », aussi, si étonnamment moderne (l'évocation finale des fourrures symbolisant la vie princière), ce poème est l'un des plus beaux de la poésie occitane.
La mélodie en est resté fameuse : elle est encore utilisée dans le Jeu de sainte Agnès, xrve siècle.
