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Guillaume de Poitiers



Chanson 1 - Chanson


Chanson / Poémes d'Guillaume de Poitiers





Je ferai chansonnette neuve
Avant qu'il vente, gèle ou pleuve.
Ma dame me tente et m'épreuve
Pour savoir quel amour me tient.
Malgré les peines qui m'émeuvent
Je ne dénoue pas ses liens.



Je me rends à elle et me livre.
Elle peut m'inscrire en ses livres.
Ne croyez pas que je sois ivre,
Désir de ma
Dame me tient.
Sans elle je ne peux pas vivre.
De son amour j'ai si grand faim !



Vous êtes plus blanche qu'ivoire,
Je vous adore et vous veux boire.
Je veux bien mourir de mort noire



Si je n'ai secours d'amour vrai.
Par la tête de saint
Grégoire
Au lit ou sous l'arbre, un baiser !



Que gagnerez-vous jolie
Dame À me tenir loin de votre âme ?
Ne jouez pas la sainte femme !
Sachez donc, tant je vous chéris,
Que je crains dur tourment de larmes
Si vous n'entendez pas mon cri.



Je sombrerai en patenôtres
Si vous ne me tenez pour vôtre.
Toute la joie du monde est nôtre
Bonne dame, si vous m'aimez.
Je te prie, mon ami
Daurostre
De chanter ces vers sans bramer !



Car pour elle j'ai froid, je tremble
Tout amour en elle s'assemble.
Il n'en est point qui lui ressemble
Dans la lignée du père
Adam.



Chanson



Dans la douceur du temps nouveau
Les bois verdissent, les oiseaux.
Chacun dans son langage, chantent
Les vers plaisants du renouveau.
Il faut bien que tout être cherche À satisfaire son désir !



Tant que j'ignore en vérité

Si nos cours sont bien accordés.



Ainsi va-t-il de notre amour
Comme la branche d'aubépine
Tout au long de la nuit, tremblante
Elle endure le froid, la pluie,
Le lendemain vient le soleil
Sur la feuille et le rameau vert.



Je me souviens d'un beau matin
Où nous mîmes fin à la guerre.
Elle me fit le don, ce jour-là
De son amour, de son anneau.
Dieu veuille que je vive assez
Pour passer les mains sous sa cape !



Peu m'importe ce que l'on dit
Pour me pousser à fuir
Voisine.
Je sais ce que valent les mots.
Et comment ils vont çà et là.
D'autres d'amour se gargarisent
Moi j'en ai la chair et le dard.



Ne me viennent du lieu béni
Ni message ni lettre close,
Et mon cour ne dort ni ne rit.
Accourir vers elle je n'ose

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Guillaume de Poitiers
(1071 - 1126)
Portrait de Guillaume de Poitiers

Biographie / chronologie


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