Guillaume Salluste Du Bartas |
Naissance: 1544 à Monfort Décès: 28 août 1590 à Mauvezin Guillaume de Saluste1 seigneur du Bartas ou plus simplement Guillaume du Bartas, est un écrivain et poète français qui fut très en faveur auprès des lecteurs jusqu'au XVIIe siècle. Il est à noter qu'il fut également écrivain de langue d'oc Guilhem Sallusti deu Bartàs, fils de Francesc (François) de Sallusti e de Bertrande de Broqueville, dans la bastide de Monfort, descendant d'une famille de commerçants enrichis, étudia le droit à Toulouse, participa aux Jeux floraux de cette ville et remporta la Violette en 1565, année où son père achète le château du Bartas. 1565. À la mort de son père en 1566, le poète devient Sieur du Bartas. Il se marie en 1570 avec Catherine de Manas dont il aura quatre filles. Alors que sa famille est de conviction catholique, il décide de se rallier à la foi protestante et d'embrasser le parti d'Henri de Navarre, futur Henri IV, qu'il sert à la cour de Nérac, et dont il sera successivement écuyer tranchant, gentilhomme servant, gentilhomme ordinaire et ambassadeur, notamment auprès de Jacques VI d'Écosse qui l'invita à sa cour en 1587. Il n'entre réellement dans la vie publique qu'au retour de captivité du roi Henri en 1576, et sera dès lors employé à ses côtés à des missions diplomatiques. Devenu gentilhomme du roi de Navarre en 1585, il ne se retire des affaires de la cour qu'après l'accession d'Henri IV au trône de France, en 1589, non sans l'avoir célébré une dernière fois dans le Cantique sur la victoire d'Ivry en 1590. De la grande révolution intellectuelle, mentale, spirituelle qui marque l'avènement des temps modernes, de ce formidable bouleversement des esprits qui s'appliquent avec une curiosité frénétique à découvrir un monde nouveau, de cet irrésistible mouvement de renaissance humaniste et de réforme religieuse qui entraine, et jusque dans les plus violents affrontements, une vaste remise en cause des connaissances et des croyances, l'ouvre de Du Bartas est probablement une de celles qui offrent l'écho le plus précis. Pour ce protestant gascon, lié à la cour de Navarre, la foi n'est sans doute pas aussi violemment militante que chez son coreligionnaire Aubigné; elle est plutôt réponse aux mystères que le savoir, si informé et si étendu soit-il, ne permet pas de résoudre. C'est que, face au monde et à son apparent désordre, Du Bartas regarde Dieu comme l'ouvrier de la création. Lui seul en est l'artisan, et l'immensité et la beauté de son ouvre témoignent de son infinie grandeur et permettent de comprendre la nature de son dessein, l-o Semaine, récit épique de la Genèse, retrace dans le détail cette création divine. Nourrie bien sûr de la Bible, et tout autant du Nouveau que de l'Ancien Testament, l'ouvre est riche aussi de la philosophie et de la science antiques, tout comme elle est informée des découvertes de la science moderne. Face à un monde auquel les voyages des grands navigateurs et les nouvelles théories cosmologiques ont donné de nouvelles dimensions, Du Bartas ouvre son poème à l'immensité de l'univers. Élan cosmique, mais aussi encyclopédique : l'évocation de la Création est pour lui l'occasion d'un vaste inventaire, où avec la boulimie d'un découvreur et la passion d'un collectionneur, il passe en revue tout ce qui constitue la création, les terres, les mers, les astres, les minéraux, les arbres, les plantes, les fruits, les oiseaux, les poissons, les reptiles... Livre de géographie universelle, traité d'histoire naturelle, histoire sainte de la Genèse : La Semaine est tout cela à la fois, et se présente comme une immense fresque où c'est l'entassement, le foisonnement, le grouillement, la multiplicité qui sont la loi de l'écriture, parce qu'elles sont la loi du monde et le signe de la grandeur de Dieu. La poésie est donc ici emphatique, redondante, chaotique, traversée d'éclairs et d'obscurités, accumulant les néologismes, les répétitions, les comparaisons, les constructions syntaxiques surprenantes, refusant la mesure, débordant d'images, de sons, de figures : parfaite illustration d'une esthétique qui est tout à la fois le produit et le reflet de son temps. Après la mort du poète, le roi d'Écosse Jacques VI fait paraître à Édimbourg, en 1591, la traduction d'un de ses poèmes qu'avait faite Du Bartas : « La Lépanthe du roi d'Écosse », célébrant la fameuse victoire remportée sur les Turcs en 1571. D'autre part, plusieurs parties inédites de « La Seconde Semaine » paraissent, à titre posthume, jusqu'en 1603 (sans mener plus loin que le Quatrième Jour). Études : R. Braunrot, L'Imagination poétique chez Du Bartas, Chapel Hill, North Carolina University Press, 1973. - Yvonne Bellenger, introduction à son édition de La Semaine, p. xi-Lxxi. Édition de référence : La Semaine, éd. Yvonne Bellenger, Paris, Nizct, 1981, 2 vol. Ouvres Les poètes de la bonne chère, Anthologie de poésie gastronomique de Kilien Stengel, Collection Petite Vermillon Éditions de la Table ronde (groupe Gallimard), 2008. (ISBN 2-7103-3073-3) La Semaine ou Création du monde (1581), éd. Yvonne Bellenger, Paris, STFM, 4e éd. 1994. La Seconde Semaine (1584), éd. Y. Bellenger et alii, Paris, STFM, 2 vol., 1991-1992. Les Suites de la Seconde Semaine, éd. Y. Bellenger, Paris, STFM, 1994. La Judith, éd. André Baïche, Toulouse, Public. de la Fac. des Lettres, 1970. |
Guillaume Salluste Du Bartas (1544 - 1590) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Guillaume Salluste Du Bartas | |||||||||