Guillevic Sphère |
I Les mots, les mots Ne se laissent pas faire Comme des catafalques. Et toute langue Est étrangère. II Certes ce n'était pas à titre de supplique La voix qui psalmodiait Les secrets de la honte. Il fallait que la voix, Tâtonnant sur les mots. S'apprivoise par grâce Au ton qui la prendra. III Le cri du chat-huant, Que l'horreur exigeait. Est un cri difficile A former dans la gorge. Mais il tombe ce cri. Couleur de sang qui coule, Et résonne à merci Dans les bois qu'il angoisse. IV Les mots qu'on arrachait, Les mots qu'il fallait dire, Tombaient comme des jours. V Si les orages ouvrent des bouches Et si la nuit perce en plein jour. Si la rivière est un roi nègre Assassiné, pris dans les mouches. Si le vignoble a des tendresses Et des caresses pour déjà morts, - Il s'est agi depuis toujours De prendre pied. De s'en tirer Mieux que la main du menuisier Avec le bois. |
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Guillevic Sphère (1907 - 1997) |
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Portrait de Guillevic Sphère | |||||||||
La vie et l'Ouvre de guillevigGuillevic est né à Carnac (Morbihan) le 5 août 1907. BibliographieGuillevic était l'un des poètes majeurs de notre temps, avec une oeuvre dépouillée, cristalline et forte, traduite en plus de quarante langues dans 60 pays. Pour lui, la poésie permettait de maîtriser l'inquiétante étrangeté des choses. Sa langue dans de courts textes, était précise, dépouillée et travaillée au point qu'un critique avait qualifié sa poésie, d'aiguë et brillante comme un rocher bre |
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