Guillevic Sphère |
Il y aura toujours une lumière Pareille à aucune, Où ce pourrait être l'endroit. Il y aura toujours A ne pas s'arrêter. Toujours A ne pas savoir pourquoi. II y aura toujours A rencontrer la bonne lumière, Celle Où n'avoir plus rien à perdre. Prenait du sable dans ses mains, Ne savait pas A qui l'offrir. Oui, cela se passait Au soleil couchant. Oui, c'était au bord De l'océan. Qu'est-ce Que ça change? Ni ciel, ni nuages, Ni pierres, ni feuilles, Même le vent, Ne savent rien de ton histoire Quand tu interroges. N'en finissent pas pourtant, N'en finissent pas De la supporter. J'ai dû être statue, Avant d'être cet homme Qui rabâche du noir et n'aime pas bouger. J'ai dû rester longtemps de pierre dégrossie Qui se savait à peine exposée aux regards Et qui continuait son équation de pierre. Dans ma pierre livré A plus vrillant que l'air, Et voulant accepter De me vivre à l'étroit. Ta mort N'est que le bout du compte, Un coup de gomme Pas arrivé. Et cependant, C'est avec elle, c'est en elle Que tu bois ce verre et regardes L'arbre qui meurt plus lentement. Pas de feu Sur la lande et personne Dans la nuit. Ce rire autour de toi. La maison, ni la femme N'étaient là, mais l'espace. - Plus tard, plus tard, Tu parviendrais à l'habiter. C'était au bord des nuages. Vers le bas des nuages, Dans leurs dessous, Très bas, Près de la terre. Il devait y avoir quelque part Du temps qui souffrait, Des mares de temps Inemployées. Si tu n'étais pas une chose Comme sont les choses, Embringuée, Envrillée comme elles, Entourbillonnée, emportant Du tourbillon, Si tu n'étais pas, toi aussi, nourrie Par les galaxies, par les incendies, - Alors, Nous deux, Pourquoi? Quand Viendra la fin du brouillard Sur le poids qu'ont les choses L'une sur l'autre? Et l'équilibre sera clair Entre le blanc et le cru, Entre le soleil et le couteau, Entre la mer et mon genou, Entre ton rêve et moi, Tourné vers toi. Quand est-ce qu'à volonté Je m'allongerai dans ton sommeil? Que l'arc-en-ciel viendra Équilibrer ma main? Que nous irons sans plus bouger Là où nous retiendra le mouvement, Au centre Interminablement présent, De la rupture Et de l'équilibre? |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
Guillevic Sphère (1907 - 1997) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Guillevic Sphère | |||||||||
La vie et l'Ouvre de guillevigGuillevic est né à Carnac (Morbihan) le 5 août 1907. BibliographieGuillevic était l'un des poètes majeurs de notre temps, avec une oeuvre dépouillée, cristalline et forte, traduite en plus de quarante langues dans 60 pays. Pour lui, la poésie permettait de maîtriser l'inquiétante étrangeté des choses. Sa langue dans de courts textes, était précise, dépouillée et travaillée au point qu'un critique avait qualifié sa poésie, d'aiguë et brillante comme un rocher bre |
|||||||||