Guillevic Sphère |
Il y avait le cochon qu'on égorge Et ça n'en finissait pas, Ce cri que le bourg Autrement taisait. La preuve, c'est que rien, Pendant le cri, N'était changé, Les murs, ni les gens, Ni les quelques roses. Tous, à part l'enfant, Ils savaient tous Que c'était ainsi. Il faudrait apprendre A vivre avec ça, A déboucher Des chemins creux. * Elle Pourtant viendrait, Peut-être au bout D'un chemin creux : Être l'un à l'autre La mer et la vague, Et le temps n'est plus Pour moi que ta lèvre. Allons nous couvrir De la nuit des temps. Mais va donc rester Ce cri par les airs, La terre et la pierre. Et nous resterons A côté du cri. Si ce n'est pas nous Qui serons ce cri. * Tant qu'il y aura Besoin de ce cri. Tant qu'on supportera Ce cri de l'égorgé, Sans pouvoir clamer Que c'est imposture. D'abord, la trouver Dans les chemins creux Ou dans la lumière, Parmi les réseaux Bourrelés du cri. |
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Guillevic Sphère (1907 - 1997) |
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Portrait de Guillevic Sphère | |||||||||
La vie et l'Ouvre de guillevigGuillevic est né à Carnac (Morbihan) le 5 août 1907. BibliographieGuillevic était l'un des poètes majeurs de notre temps, avec une oeuvre dépouillée, cristalline et forte, traduite en plus de quarante langues dans 60 pays. Pour lui, la poésie permettait de maîtriser l'inquiétante étrangeté des choses. Sa langue dans de courts textes, était précise, dépouillée et travaillée au point qu'un critique avait qualifié sa poésie, d'aiguë et brillante comme un rocher bre |
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