Guillevic Sphère |
Rencontrée partout. A tous les étages, Sur tous les champs d'action, A tous les degrés De la profondeur et de l'escalade. Malgré mes refus. Que j'aille tout droit, En diagonale Ou sans direction. Accroché par elle, Toujours. Elle était là Ou elle y venait, Comme la verticale Et l'horizontale. Elle n'avait pas A chercher son chemin. Elle dressait partout Son échafaudage, Elle mettait partout Son palan, son cric, Elle installait Sa ligne de mire Et faisait comprendre Que c'était ça, Ou rien. Elle-même, en somme, C'était une ligne Ou pas une ligne? Un pont, pas un pont, Un sentier, un filigrane? Nous, souvent, On pensait plutôt Qu'elle était un mur, une charge. On voulait donc la secouer Pour tout de bon. Mais cela aussi, Et même pleurer, Ne pouvait se faire En dépit d'elle, contre elle, Sans elle. Ni caresser. Tout ce qu'on a fait contre elle A mal tourné. Mais on a réussi quand même A louvoyer, parfois, A la convaincre De jouer, de fléchir. Et là encore Elle a gagné. Nos jeux contre elle, C'était elle qui les menait. Nous avons fait plus. Nous l'avons allumée Et elle a brûlé, elle brûle, Et dans les flammes elle chante Que c'est bien, Qu'elle attend ça de nous, Pour elle et pour nous. Que nous irons loin, Avec son accord Crié par les flammes. Car C'est la raison. |
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Guillevic Sphère (1907 - 1997) |
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Portrait de Guillevic Sphère | |||||||||
La vie et l'Ouvre de guillevigGuillevic est né à Carnac (Morbihan) le 5 août 1907. BibliographieGuillevic était l'un des poètes majeurs de notre temps, avec une oeuvre dépouillée, cristalline et forte, traduite en plus de quarante langues dans 60 pays. Pour lui, la poésie permettait de maîtriser l'inquiétante étrangeté des choses. Sa langue dans de courts textes, était précise, dépouillée et travaillée au point qu'un critique avait qualifié sa poésie, d'aiguë et brillante comme un rocher bre |
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