Guillevic Sphère |
I Seul trou dans le tissu De silence et d'eau lente Où rien n'osait bouger, Au bord d'un bras de mer, La mouette aux yeux frêles Déchiquetait sa proie. II Un seul cri, mais, soleil, Évite-nous les tiens. Un seul cri, c'est assez Pour casser l'équilibre. Tant d'amour a manqué Qu'on ne s'y connaît plus. III L'eau a rêvé de toi, Soleil, en ton absence. Elle a rêvé de toi : Tu viendrais sans crier. Elle a rêvé de toi Qui serais apaisé D'avoir longtemps dormi Près de l'ombre apparente. IV Sable et vase, en travail Pour devenir de terre, N'avoir plus cette soif De mer et de marée N'avoir plus la mouette Comme éterneUe sur sa proie. V Il y a sacrifice, On ne sait pas de qui, A moins que ce ne soit De celui qui régarde. |
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Guillevic Sphère (1907 - 1997) |
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Portrait de Guillevic Sphère | |||||||||
La vie et l'Ouvre de guillevigGuillevic est né à Carnac (Morbihan) le 5 août 1907. BibliographieGuillevic était l'un des poètes majeurs de notre temps, avec une oeuvre dépouillée, cristalline et forte, traduite en plus de quarante langues dans 60 pays. Pour lui, la poésie permettait de maîtriser l'inquiétante étrangeté des choses. Sa langue dans de courts textes, était précise, dépouillée et travaillée au point qu'un critique avait qualifié sa poésie, d'aiguë et brillante comme un rocher bre |
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