Guiraut Riquier |
Sa Dame, à fidèle amant, Donna bon espoir d'amour. On fixa le temps, le lieu. Vint le matin du jour dit. Il s'en fut, sombre, pensif Et sans cesse soupirant : Jour, tu grandis pour ma peine, Soir, Comme tu es loin de moi ! Le désir le brûlait tant Et tant le pressait la joie Qu'il espérait de sa Dame Qu'il craignait de ne pouvoir Se survivre jusqu'au soir. Et sans cesse il soupirait : Jour, tu grandis pour ma peine, Soir, Comme tu es loin de moi ! Tout le monde autour de lui S'inquiétait de sa pâleur. De son trouble, de ses yeux D'où les larmes ruisselaient. Tant lui pesait ce long temps Que sans cesse il soupirait : Jour, tu grandis pour ma peine. Soir, Comme tu es loin de moi ! Quel rude tourment les astres Font souffrir aux malheureux Que nul ne peut soulager ! Pensez en quelle langueur Il passait heure après heure. Et sans cesse il soupirait : Jour, tu grandis pour ma peine, Soir, Comme tu es loin de moi ! |
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Guiraut Riquier (1230 - 1292) |
Portrait de Guiraut Riquier |