Henri de Régnier |
Nul parfum n'est plus doux que celui d'une rose Lorsque l'on se souvient de l'avoir respiré Ou quand l'ardent flacon, où son âme est enclose, En conserve au cristal l'arôme capturé. C'est pourquoi, si jamais avec fièvre et délice J'ai senti votre corps renversé dans mes bras Après avoir longtemps souffert l'âcre supplice De mon désir secret que vous ne saviez pas, Si, tour à tour, muet, pressant, humble, farouche, Rôdant autour de vous dans l'ombre, brusquement, J'ai fini par cueillir la fleur de votre bouche, O vous, mon cher plaisir qui fûtes mon tourment. Si j'ai connu par vous l'ivresse sans pareille Dont la voluptueuse ou la tendre fureur Mystérieusement renaît et se réveille Chaque fois que mon cour bat contre votre cour, Cependant la caresse étroite, ni l'étreinte Ni le double baiser que le désir rend Court Ne valent deux beaux yeux dont la flamme est éteinte En ce repos divin qu'on goûte après l'amour! |
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Henri de Régnier (1864 - 1936) |
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