Isaac Habert |
Sur la sombre minuit qu'une liqueur miellée Avait cillé mes yeux d'un paresseux sommeil, Un songe me fit voir en funeste appareil La mort d'un pâle deuil piteusement voilée; Ce songe me dura tant que l'aube emperléc D'un éclat d'orient ramenât le soleil Et que devers les deux à mon triste réveil Je fis cette prière humblement désolée : Vous, Dieux, qui commandez à ce grand univers, Aux cieux, à l'air, à l'onde, à la terre, aux Enfers, Las ! s'il est ordonné que la Parque à cette heure Vienne trancher ma vie, ô saintes Déités, Faites en ma faveur qu'adorant les beautés De ma belle maîtresse, entre ses bras je meure. |
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Isaac Habert (1560 - 1625) |
Portrait de Isaac Habert |