Jacques Ancet |
5. La clarté entre par la fenêtre on voit les choses comme arrêtées dans leur évidence livre ouvert table fauteuil on voudrait sauver cette limpidité on regarde mais le regard ne peut pas suffire ni la volonté ni le savoir l'écoute peut-être ou le passage d'un souffle à peine comme l'oubli 6. On touche on cherche y a-t-il jamais eu autre chose que ce suspens comme entre deux et quatre la rue l'été c'était l'enfance le jaune de la maison d'en face on répète les mêmes mots les mêmes images comme s'ils gardaient un peu de corps et qu'on était resté là toujours le front contre le froid de la vitre 7. Ce qu'il y a on n'en sait rien un soleil sans doute sur le point de disparaître l'éblouissement avant la nuit de ce qui se perd toujours ou au contraire l'éclat de ce qui vient la neige au matin un silence plein de cris d'enfants qu'on ne voit pas mais qu'on sent tout près là comme un souffle entre deux instants 10. Mais demain a le même visage un ciel peut-être un peu différent pas assez pourtant pour qu'on comprenne ce qu'on voudrait dire se retire ce qui vient c'est toujours autre chose tu ne t'y reconnais pas tu entres dans ce qui au fond de la voix n'a pas de voix tu restes là sans mots comme la lumière sur les mains. ****** On est là, en équilibre. La lumière est traversée d'ombres brèves. On reste encore pour l'espace, pour les branches, pour l'ombre bleue, pour le merle, pour les visages un instant dans le jour sans nom. Pour ce qui ne revient pas. On reste encore pour ce qui vient. |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
Jacques Ancet (1942 - ?) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Jacques Ancet | |||||||||
BibliographiePoésie |
|||||||||