Jacques Audiberti |
Omettez l'algue pourpre, les belles femmes, leurs buissons bleus sur le sable. Omettez le tonnerre des bielles quand rougit le chaton périssable. Omettez le glaçon de vos braises, le sel roux des baisers, tous funèbres, qui recouvre, au sommet des vertèbres, la cuvette où pourrissent les fraises. Omettez, sans retard, le mystère plus sérieux du vent de novembre qui rappelle, du fond de la terre, les morts qui vous léguèrent leur membre. Omettez même l'ouf de la mère, et le poids de la main paternelle, sur vos langues le sel éphémère du mur de la maison éternelle. Tu n'as plus, maintenant. Fortunée, pierre au cour ni ton cour dans la pierre. Ici toute à toi seule bornée, mort le roi, morte aussi la sorcière, tu verras te sourire la grande roue au bout du chemin blanc de cendre. Vous décernerez une guirlande de lis de beurre, dur, qu'on peut prendre, au premier, parmi vous, qui repère dans les airs sa vieille âme, démente. et qui d'un déchirant coup de pierre, la descend, et charma la tourmente. |
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Jacques Audiberti (1899 - 1965) |
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Portrait de Jacques Audiberti | |||||||||
BibliographieListe des oeuvres Abraxas, roman. Paris, Gallimard, coll. Blanche, 1938, 289 pages Rééd. Paris, Gallimard, coll. L'imaginaire, 1977, 289 pages Septième, roman. Paris, Gallimard, coll. Blanche, 1939, 225 pages Urujac, roman. Paris, Gallimard, coll. Blanche, 1941, 254 pages Carnage, roman. Paris, Gallimard, coll. Blanche, 1942, 271 pages La Fin du mon |
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