Jacques Chessex |
Ô toi buisson non mesurable Que j'ai raison de te louer Incapable de te dire au moins par ta touffe Si le mot suggère assez d'odeur pour habiter certaine luminosité dessous Ou d'un lieu plus secret que la toison ne veut D'un lieu en bosse arrondissant sous la rumeur Je puis au moins buisson chanter ton air Ton treillage ombreux pour que lumière et centres divers en toi se déplaçant Tu sois mieux l'apparu du désir Ne renonçant à la forme que pour la multiplier L'égarer dans mon oil d'amant à ta vue O toi buisson porteur de ta lumière Sur le socle de terre élevé de ramures en air Buisson non mesurable au regard arrondissant ta forme De loin la trouvant rose ou creusant une faille rouge Dans ta profondeur où le songe associe à la touffe un sursaut de nerfs L'odeur à la mémoire ouvrant le pli nocturne Sous les boucles, la descente au creux gorgé L'appel terreux à l'espace clair Quand l'ombre ouvre en toi sa cellule À l'origine, la cloison D'âge en âge où s'alléger à cette grâce |
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Jacques Chessex (1934 - 2009) |
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Portrait de Jacques Chessex | |||||||||
BiographieJacques Chessex fait ses études à Fribourg, puis à Lausanne où il entreprend des études de lettres et rédige un mémoire sur Francis Ponge. Il s'oriente ensuite vers l'enseignement du français, mais écrit dès son plus jeune âge de la poésie. Il publie en 1954 un premier recueil Le jour proche, bientôt suivi de trois autres volumes Chant de printemps, Une Voix dans la nuit, Batailles dans l'air. |
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