Jacques Davy Du Perron |
Naissance: 25 novembre 1556 Saint-Lô Décès: 5 septembre 1618 Bagnolet Jacques Davy Du Perron, est un prélat, diplomate et poète baroque français. Né à Saint-Lô dans le faubourg de la Bellecroix, d'une famille de la petite noblesse rurale du Cotentin établie à Saint-Aubin-du-Perron, où se trouvait le domaine du Perron. Né d'un père du nom de Julien David ou Davy, qui avait abandonné la médecine, qu'il pratiquait avec succès, pour se faire ministre à sa conversion à la religion protestante, Jacques du Perron est emmené dès son enfance à Berne pour échapper aux persécutions contre les calvinistes. Dans un temps où les controverses religieuses sont affaires d'État et entraînent la plus atroce des guerres civiles, la carrière de Du Perron, fils d'un ministre protestant, puis se convertissant sur les conseils de Desportes au catholicisme et devenant cardinal, aumônier de France et grand convertisseur de la Contre-Réforme, en fait un des prélats les plus importants du royaume. Et s'il prolonge par l'écriture son activité politique et spirituelle, c'est essentiellement pour composer des traités de controverse, des textes politiques, des ouvres touchant au dogme ou à la théologie. Pourtant, avant de devenir le haut personnage qu'il est, qui, nommé évêque d'Évreux à 35 ans, obtient la conversion du roi et de nombre de protestants illustres, il s'adonne à la poésie, religieuse et encomiastique essentiellement, mais plus légère aussi, sacrifiant à la veine pétrarquiste dans des poésies amoureuses où il chante l'inconstance, les reflets de l'eau, la peine amoureuse, et le glissement inexorable des choses. Poèmes de jeunesse, mais qui lui assurent une place de choix dans les recueils collectifs du temps et une notoriété de poète dont on admire l'aisance fluide, la recherche de précision et de régularité qui annonce déjà Malherbe (dont il aidera d'ailleurs la carrière en le recommandant au roi), et une sorte de grâce moins alanguie que celle de Desportes, mais tout aussi douce et fine. Calviniste, il vint à Paris poursuivre ses études et se convertit au catholicisme (1577). Il entra dans les ordres en 1593 et fut nommé évêque d'Évreux grâce à Henri IV dont il fut l'ambassadeur à Rome. Il obtint du pape Clément VIII la levée de l'interdit lancé contre la France (1595). Cardinal (1604), archevêque de Sens (1606) et membre du Conseil de régence (1610), Du Perron est connu pour la fameuse conférence qu'il prononça contre les thèses calvinistes de Duplessis-Mornay (Fontainebleau, 1600). Son ouvre littéraire comprend des traductions en français de psaumes, des poèmes officiels, des traités religieux (dont un Traité de l'eucharistie), des oraisons funèbres, dont celle de Ronsard. Quelques mois après, il est envoyé à Rome comme chargé des affaires de France. À peine arrivé à sa nouvelle destination, Clément VIII décède. Au conclave, l'autorité de son éloquence contribue puissamment à l'élection d'Alexandre de Médicis, frère de la reine de France, sous le nom de Léon XI. Comme grand aumônier et conseiller de la régence, il apporte des améliorations au collège royal de France, dont il fait rebâtir l'enceinte après la mort d'Henri IV, qui avait approuvé son plan. Il joue un rôle actif aux États généraux de 1614. Ouvres L'Évangile de Rome [.] G. Cartier, 1600. Oraison funèbre sur la mort de Monsieur de Ronsard (1586). Réédition : Droz, Genève, 1985. Le Cardinal Jacques Davy du Perron : mélanges publiés à l'occasion du IVe centenaire de sa naissance, Saint-Lô, Imp. Jacqueline, 1956. Ouvres diverses, Genève, Slatkine Reprints, 1969. Recueil des poésies de Monsieur Du Perron, Paris, Actes Sud-Papiers, 1988. |
Jacques Davy Du Perron (1556 - 1618) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Jacques Davy Du Perron | |||||||||