Jacques Delille |
... Bientôt les aquilons Des dépouilles des bois vont joncher les vallons : De moment en moment la feuille sur la terre En tombant interrompt le rêveur solitaire. Mais ces ruines même ont pour moi des attraits. Là, si mon cour nourrit quelques profonds regrets, Si quelque souvenir vient rouvrir ma blessure, J'aime à mêler mon deuil au deuil de la nature; De ces bois desséchés, de ces rameaux flétris, Seul, errant, je me plais à fouler les débris. Ils sont passés, les jours d'ivresse et de folie : Viens, je me livre à toi, tendre mélancolie; Viens, non le front chargé de nuages affreux, Dont marche enveloppé le chagrin ténébreux, Mais l'oil demi-voilé, mais telle qu'en automne A travers des vapeurs un jour plus doux rayonne; Viens, le regard pensif, le front calme, et les yeux Tout prêts à s'humecter de pleurs délicieux. |
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Jacques Delille (1738 - 1813) |
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Portrait de Jacques Delille | |||||||||