Jacques Dupin |
C'est le calme, le chemin frugal, Le malheur qui n'a plus de nom. C'est ma soif échancrée : La sorcellerie, l'ingénuité. Chassez-moi, suivez-moi. Mais innombrable et ressemblant, Tel que je serai. Déjà les étoiles. Déjà les cailloux, le torrent... Chaque pas visible Est un monde perdu, Un arbre brûlé. Chaque pas aveugle Reconstruit la ville. A travers nos larmes. Dans l'air déchiré. Si l'absence des dieux, leur fumée, Ce fragment de quartz la contient toute, Tu dois t'évader. Mais dans le nombre et la ressemblance, Blanche écriture tendue Au-dessus d'un abîme approximatif. Si la balle d'un mot te touche Au moment voulu, Toi, tu prends corps, Surcroît des orages, A la place où j'ai disparu. Et l'indicible instrumental Monte comme un feu fragile D'un double corps anéanti Par la nuit légère Ou cet autre amour. C'est le calme, le chemin frugal, Le malheur qui n'a plus de nom. C'est ma soif échancrée : La sorcellerie, l'ingénuité. |
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Jacques Dupin (1927 - ?) |
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Portrait de Jacques Dupin | |||||||||