Jacques Prévert |
C'était dans un quartier de la ville Lumière Où il fait toujours noir où il n'y a jamais d'air Et l'hiver comme l'été là c'est toujours l'hiver Elle était dans l'escalier Lui à côté d'elle elle à côté de lui C'était la nuit Ça sentait le soufre Car on avait tué des punaises dans l'après-midi Et elle lui disait Ici il fait noir n n'y a pas d'air L'hiver comme l'été c'est toujours l'hiver Le soleil du bon Dieu ne brilT pas de notr' côté Il a bien trop à faire dans les riches quartiers Serre-moi dans tes bras Embrasse-moi Embrasse-moi longtemps Embrasse-moi Plus tard il sera trop tard Notre vie c'est maintenant Ici on crèv de tout De chaud de froid On gèle on étouffe On n'a pas d'air Si tu cessais de m'embrasser Il me semble que j' mourrais étouffée T'as quinze ans j'ai quinze ans A nous deux on a trente A trente ans on n'est plus des enfants On a bien l'âge de travailler On a bien celui de s'embrasser Plus tard il sera trop tard Notre vie c'est maintenant Embrasse-moi ! |
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Jacques Prévert (1900 - 1977) |
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Portrait de Jacques Prévert | |||||||||
Biographie / chronologieJacques ne veut rien savoir de tout ce qui s'appelle PRISON, il n'aime guère les prêtres et serviteurs d' Église, car cela représente, à ses yeux, le pouvoir autoritaire, la passéisme le plus absolu et le conformisme le plus borné. La violence de l'anticléricalisme prévertien sera souvent rejetée avec dégoût et escamotée au profit de son intérêt pour les enfants, les fleurs ou les petits oiseaux. |
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