Jacques Prévert |
J'attends le doux veuvage j'attends le deuil heureux Il a mis en veilleuse ma lampe d'Aladin il m'a appelée menteuse et je ne disais rien J'attends le doux veuvage j'attends le deuil heureux En entrant au bordel il a retiré son alliance et là il a choisi une femme à ma ressemblance Et puis de tous mes noms et prénoms et surnoms fébrilement il l'a insultée et subitement il l'a fouettée Avec moi il n'osait Tu es ma chienne ton seul nom c'est Fidèle et pour moi fais la belle Voilà ce qu'il lui disait J'attends le doux veuvage j'attends le deuil heureux Et puis il s'est jeté sur moi comme sur sa pire ennemie et il m'a embrassée et il m'a caressée et j'étais pleurait-il tout l'amour de sa vie J'attends le doux veuvage j'attends le deuil heureux Déjà mon amoureux lave le sang du meurtre dans les eaux de mes yeux. |
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Jacques Prévert (1900 - 1977) |
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Portrait de Jacques Prévert | |||||||||
Biographie / chronologieJacques ne veut rien savoir de tout ce qui s'appelle PRISON, il n'aime guère les prêtres et serviteurs d' Église, car cela représente, à ses yeux, le pouvoir autoritaire, la passéisme le plus absolu et le conformisme le plus borné. La violence de l'anticléricalisme prévertien sera souvent rejetée avec dégoût et escamotée au profit de son intérêt pour les enfants, les fleurs ou les petits oiseaux. |
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