Jacques Prévert |
Une horloge sonne douze coups Qui sont ceux de minuit Adorable soleil des enfants endormis Dans une ménagerie A la fête de Neuilly Un ménage de dompteurs se déchire Et dans leurs cages Les lions rugissent allongés et ravis Et font entre eux un peu de place Pour que leurs lionceaux aussi Puissent jouir du spectacle Et dans les éclairs de l'orage Des scènes de ménage des maîtres de la ménagerie Un pélican indifférent Se promène doucement En laissant derrière lui dans la sciure mouillée La trace monotone de ses pattes palmées Et par la déchirure de la toile de tente déchirée Un grand singe triste et seul Aperçoit dans le ciel La lune seule comme lui La lune éblouie par la terre Baignant de ses eaux claires les maisons de Neuilly Baignant de ses eaux claires Toutes les pierres de lune des maisons de Paris Une horloge sonne six coups Elle ajoute un petit air Et c'est six heures et demie Les enfants se réveillent Et la fête est finie Les forains sont partis La lune les a suivis. |
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Jacques Prévert (1900 - 1977) |
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Portrait de Jacques Prévert | |||||||||
Biographie / chronologieJacques ne veut rien savoir de tout ce qui s'appelle PRISON, il n'aime guère les prêtres et serviteurs d' Église, car cela représente, à ses yeux, le pouvoir autoritaire, la passéisme le plus absolu et le conformisme le plus borné. La violence de l'anticléricalisme prévertien sera souvent rejetée avec dégoût et escamotée au profit de son intérêt pour les enfants, les fleurs ou les petits oiseaux. |
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