Jacques Prévert |
Noyé dans les grandes eaux de la misère Qui suintent horriblement Le long des murs de sa chambre sordide Un mourant Livide abandonné et condamné Aperçoit Dans l'ombre de la veilleuse Promenée et bercée par le vent Contre le mur suintant Une lueur vivante et merveilleuse La flamme heureuse des yeux aimés Et il entend Distinctement En mourant Dans l'éclatant silence de la chambre mortuaire Les plus douces paroles de l'amour retrouvé Dites par la voix même de la femme tant aimée Et la chambre un instant s'éclaire Comme jamais palais ne fut éclairé Il y a le feu Disent les voisins Ils se précipitent Et ne voient rien Rien d'autre qu'un homme seul Couché dans des draps sales Et souriant Malgré le vent d'hiver Qui entre dans la chambre Par les carreaux cassés Cassés par la misère Et par le temps. |
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Jacques Prévert (1900 - 1977) |
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Portrait de Jacques Prévert | |||||||||
Biographie / chronologieJacques ne veut rien savoir de tout ce qui s'appelle PRISON, il n'aime guère les prêtres et serviteurs d' Église, car cela représente, à ses yeux, le pouvoir autoritaire, la passéisme le plus absolu et le conformisme le plus borné. La violence de l'anticléricalisme prévertien sera souvent rejetée avec dégoût et escamotée au profit de son intérêt pour les enfants, les fleurs ou les petits oiseaux. |
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