Jacques Prévert |
Place du Carrousel vers la fin d'un beau jour d'été le sang d'un cheval accidenté et dételé ruisselait sur le pavé Et le cheval était là debout immobile sur trois pieds Et l'autre pied blessé blessé et arraché pendait Tout à côté debout immobile il y avait aussi le cocher et puis la voiture elle aussi immobile inutile comme une horloge cassée Et le cheval se taisait le cheval ne se plaignait pas le cheval ne hennissait pas il était là il attendait et il était si beau si triste si simple et si raisonnable qu'il n'était pas possible de retenir ses larmes. Oh jardine perdus fontaines oubliées prairies ensoleillées oh douleur splendeur et mystère de l'adversité sang et lueurs beauté frappée Fraternité. |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
Jacques Prévert (1900 - 1977) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Jacques Prévert | |||||||||
Biographie / chronologieJacques ne veut rien savoir de tout ce qui s'appelle PRISON, il n'aime guère les prêtres et serviteurs d' Église, car cela représente, à ses yeux, le pouvoir autoritaire, la passéisme le plus absolu et le conformisme le plus borné. La violence de l'anticléricalisme prévertien sera souvent rejetée avec dégoût et escamotée au profit de son intérêt pour les enfants, les fleurs ou les petits oiseaux. |
|||||||||