Jacques Réda |
Les arbres penchés dans le brouillard immobile Écoutent le cri de l'oiseau sans patrie. On passe avec effroi par le chemin de terre : La haute plaine au-delà n'existe plus, Les buissons et les pierres sont en exode. Au milieu du jardin tombé en déshérence, La source rentre sous l'argile et pas un brin D'herbe ne bouge. Mais on parle à mots couverts Derrière la clôture où s'attarde l'odeur D'un feu mouillé qui rôde. Est-ce vraiment l'aurore ? Dans le brouillard qui s'épaissit luit le tranchant Des faux laissées sur la pelouse obscure. Cependant, Je marche d'un bon pas sous le cri mat de l'oiseau Et les arbres enchaînés m'accompagnent. |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
Jacques Réda (1929 - ?) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Jacques Réda | |||||||||
Biographie / OuvresJacques Réda est né à Lunéville en 1929. Après des études inachevées de droit, il monte à Paris en 1953. Il y sera membre du comité de lecture des éditions Gallimard, avant de devenir rédacteur en chef de la Nouvelle Revue Française de 1987 à 1995. Grand Prix de poésie de l'Académie française en 1997, il sera également récompensé de la bourse Goncourt de la poésie en 1999. |
|||||||||