Jaufré Rudel |
Naissance: 1113 à Blaye Décès: 1170 Si les troubadours ne chantaient pas en français, ils jouèrent cependant un rôle déterminant dans la formation de notre langue poétique. C'est eux qui inventèrent l'identité « l'amour la poésie ». Des pèlerins, retour d'Antioche, avaient tracé devant Jaufré Rudel un portrait merveilleux de la comtesse de Tripoli. Cela suffit pour que notre poète parte à sa recherche, tout en chantant cette « princesse lointaine ». Il arriva enfin au but... et mourut. Avertie, la princesse vint recueillir son dernier soupir. Quatorze fois l'expression « de lonh » (de loin, lointain) revient à intervalles réguliers comme un leitmotiv au long de ce poème, symbole de l'obsédante pensée de l'auteur et de son amour inaccessible et douloureux. Jaufré Rudel, prince de Blaye, suivit en 1147 Louis VII et Alphonse-Jourdain, comte de Toulouse, à la Deuxième croisade, et il est probable qu 'il n 'en revint pas. Quelques vers énigmatiques surl'« amor de lonh », commentés et développés par la biographie provençale, ont accrédité la légende qu'il s'était énamouré d'une princesse de Tripoli (Hodierne, femme de Raimon H) sans l'avoir vue, qu 'il partit pour lui offrir son amour et qu'il mourut dans ses bras en arrivant au port. De Jaufré Rudel nous restent six chansons. Il écrivit des chansons d'amour où il chante « l'amour courtois », c'est-à-dire l'amour impossible et sans espoir, en célébrant peut-être la comtesse Hodierne de Tripoli, une dame bien née et inaccessible. Il semble qu'il soit effectivement tombé amoureux d'une dame établie en Orient et que, pour des raisons matérielles ou psychologiques, cet amour soit resté un amour de loin (« amor de lonh »). Prince de Blaye, Jaufré Rudel prend part à la IIe Croisade en compagnie d'Alphonse Jourdan, comte de Toulouse, de Guillaume Taillefer, comte d'Angoulême, de Hugues VII de Lusignan, comte de la Marche. Marcabru, dans la seconde moitié de l'année 1148, envoie sa chanson Cortezament vuelh comensar à Jaufré Rudel ultra mar. On a pensé que Jaufré était revenu chez lui pour retourner une seconde fois en Terre sainte, où il serait mort au siège de Damas en 1149. Il semble qu'il soit effectivement tombé amoureux d'une dame établie en Orient, et que, pour des raisons matérielles ou pour des motifs psychologiques, cet amour soit resté un amour de loin. En tout cas, la légende de l'amour lointain s'établit de bonne heure, comme l'atteste la notice biographique des Vida (xiiie s.). "Jaufre Rudel fut Prince de Blaye. Il s'éprit de la Comtesse de Tripoli, pour le grand bien qu'il avait entendu dire d'elle par les pèlerins qui venaient d'Antioche. Il fit sur elle de nombreuses chansons. Par volonté de la voir, il se croisa et prit la mer. A bord du navire, il tomba malade, et c'est comme mort qu'il fut débarqué à Tripoli. La comtesse en fut avertie et vint à son chevet. Elle le prit entre ses bras. Il sut que c'était la comtesse, et tout à coup il recouvra l'ouïe et la vue, et remercia Dieu de l'avoir maintenu en vie jusqu'à ce qu'il eût vue. Et ainsi il mourut dans les bras de la comtesse. Et elle le fit ensevelir avec honneur dans la maison des Templiers ; puis se fit nonne à cause de la douleur qu'elle éprouva de sa mort" (extrait de la "vida") |
Jaufré Rudel (1113 - 1170) |
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Portrait de Jaufré Rudel | |||||||||