Jean Auvray |
Naissance: 1580 Normandie Décès: 1630 Jean Auvray, est un poète satirique français. Jean Auvray semble avoir passé une partie importante de sa vie à Rouen. Il dut cependant quitter la ville en 1608, à la suite de démêlés avec la justice, pour une raison restée inconnue. Il s'enfuit alors d'abord en Hollande (hiver 1608) avant de s'installer quelques temps dans les environs d'Ancenis (Loire) comme l'attestent certains de ces textes datant des années 1614-1615. Il revient enfin à Rouen vers 1619, après dix ans d'exil, et publie alors la plupart de ses ouvres poétiques : des poèmes de dévotion (la Pourmenade de l'ame devote., 1622) ainsi que des poèmes satiriques (le Banquet des Muses, 1623.) Si sa vie nous reste pratiquement inconnue (il a dû naître à Rouen vers 1580 et y mourir vers 1625-1630), s'il n'est pas à confondre avec un homonyme, poète et dramaturge comme lui, qui a vécu et publié à Paris dans les mêmes années, et si son ouvre présente une curieuse ambivalence, entre un côté mondain porté vers la satire et affichant une liberté de ton qui va jusqu'au grossier, voire à l'obscène, et un côté spirituel, ancré dans une foi catholique forte, le cas de Jean Auvray ne manque pas d'être particulièrement révélateur. Car cet homme, perpétuellement partagé entre le péché et le repentir, la vie dans le siècle et la méditation religieuse, illustre bien les contradictions d'un temps où le libertinage voisine avec le mysticisme, et où l'homme sent, en lui-même, l'instabilité d'un être, et d'un monde, partagés entre la tentation centrifuge du plaisir, de la chair, du désordre de la vie mondaine, et la recherche de l'un, de l'immuable, de l'éternel. Sa poésie témoigne de cette oscillation : tantôt violemment satirique, dénonçant les vices et les ridicules, elle s'emporte dans des mouvements volontiers orduriers à l'égard de ceux qu'elle fustige; tantôt, au contraire, s'élevant au-dessus de la corruption terrestre, elle chante la cité de Dieu avec une conviction assurée. Mais si le registre change, le ton et le style gardent la même véhémence : la poésie d'Auvray, à l'image de sa foi, exclut la tiédeur. Elle trouve sa vérité dans son outrance même. En 1608, il est obligé de quitter la France et va se réfugier quelques mois en Hollande, soupçonné d'avoir commis un crime dont il se défend d'ailleurs dans un ouvrage qui paraît en 1609 chez Jean Petit, à Rouen. Dans cette tragi-comédie, il est question des amours illicites entre une femme et son beau-fils. S'agit-il là des faits qui lui étaient reprochés ? Aucune trace jusqu'à présent de permet de le confirmer. De retour en France, il s'installe pour quelques temps en pays de Loire, près d'Ancenis, et en 1619, il revient définitivement à Rouen où il publie la presque totalité de ses oeuvres. Ouvres Le banquet des muses ou Les divers satires du sieur Auvray contenant plusieurs poëmes non encore veuës ny imprimez & L'innocence descouverte, tragi-comédie Rouen : D. Ferrand, 1636 (troisième édition; première édition: Rouen: D. Ferrand, 1623) La pourmenade de l'âme dévote accompagnant son Sauveur depuis les ruës de Jérusalem jusques au tombeau, Rouen : David Ferrand, 1633 Les ouvres sainctes du sr Auvray : desquelles la plus grande partie n'ont encor esté veuës ny imprimées, Rouen : David Ferrand, 1634 L'Innocence découverte, Rouen, Petit, 1609. Le Triomphe de la Croix, Rouen, D.Ferrand, 1622. Études : Enea Balmas, introduction à son édition du Banquet des Muses (extraits), Milan, La Goliardica, 1953. - Elio Mosele, «Jean Auvray et la poésie baroque du corps », Recherches et Travaux, Université de Grenoble III, 1989, n° 37. |
Jean Auvray (1580 - 1630) |
Portrait de Jean Auvray |