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Jean Auvray



Philippe de macédoine à son fils alexandre - Élégie


Élégie / Poémes d'Jean Auvray






Le
Temple de l'honneur superbe et glorieux
Paraît haut élevé sur un mont dont la pente
Aux courages rancis donne de l'épouvante, À ces aiglons bâtards qui n'osent tenir l'oil
Immobile aux rayons d'un si brillant soleil.



Cet effroyable mont inaccessible aux vices
Est tout environne de mortels précipices,
Le pied toujours battu de flots et de sablons,
Et le chef secoué de grondants aquilons, Âpre, raide, épineux, où croît la mandragore,
L'aconit, la ciguë et le noir hellébore,
Où maint affreux buisson recèle dans son flanc
La sifflante couleuvre et l'aspic fige-sang
Que le sorcier effondre en grommelant ses charmes ;
Deux pénibles sentiers, les lettres et les armes,
Conduisent à ce
Temple où ne montent légers
Que ceux qui vont passant sur le ventre aux dangers,
S'engraissent aux travaux, soleils infatigables,
Oiseaux de paradis, athlètes indomptables,
Qui ne se baignent point qu'en leurs tièdes sueurs,
Et dont les passe-temps sont dedans les labeurs.



Car ces beaux, ces douillets, ces frelons inutiles
Qui vivent du labeur des abeilles fertiles,

Bref ces âmes de flegme ' et ces courages bas,
Les premiers au butin, les derniers au combat,



Ne grimperont jamais sur ce mont honorable,
Et jamais ne verront sur la paroi durable
De ce
Temple étoffé de marbre précieux
Engraver leur image au même rang des dieux,
Telles gens sont de terre, et leur âme grossière
Mourant avec le corps est réduite en poussière.



Mais, d'autant qu'en naissant notre ignorant esprit
N'est qu'une carte blanche où n'y a rien d'écrit,
Un jeune et souple osier qui comme on veut se plie,
Une table d'attente, une planche polie,
Une masure en friche où l'architecte peut
Construire à peu de frais tel bâtiment qu'il veut,
Qu'il laisserait aussi cette âge vagabonde
Flotter à l'abandon sur l'océan du monde,
Bientôt ferait naufrage, et dès le premier banc
Ce mal conduit vaisseau se briserait le flanc,
Ce ne serait jamais qu'un esprit rase-terre,
Un lion en la paix, un lièvre en la guerre,
Un malheureux aveugle, un galetas poudreux,
Un stérile désert, un tronc infructueux.
Car l'enfant n'est encor qu'un jeune sauvageau,
Qu'une ente délicate, un fluet arbrisseau,
Aussi prêt de sa mort qu'il est de sa naissance;
La vanité, le vice, et l'aveugle ignorance,
C'est le vent, c'est le ver, c'est le venin caché,
Qui l'abat, qui le ronge, et qui le rend séché;
Mais la verge, la voix, et la vertu du maître
Le redresse, l'émonde, et donne être à son être.

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Jean Auvray
(1580 - 1630)
Portrait de Jean Auvray
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