Et s'il est un sable - Poéme

I



Le poisson brûlant, que la chair l'emporte pour incendier les mers inconnues !

Qu'elle ait goût de mûre - et des raisins blancs s'il est un désir dans les autres nuits.

S'il est un malheur parmi les planètes qu'elle ait la fontaine où s'incante l'or.

Qu'elle ait le pain cuit, le miel et la laine s'il est des soleils éteints sous la neige.

Et s'il est un sable à peupler d'herbages elle y soit le fleuve aux profondes fêtes.

Elle y soit le vin de prune et d'anis pour que le matin habite le monde.



II



Ah ! la mort fermée, que le sang la laisse dehors le secret des terres étranges !

Qu'il entre avec l'eau et avec l'esprit dans la forêt neuve - avant les ténèbres.

Et touche les os comme un vent d'été s'il y faut mûrir la même lumière.

Mais qu'il soit vivant de plus vives noces s'il est un amour autour des étoiles.

S'il y est des corps du seul corps royal qu'il fonde avec eux la très haute ville.

Car l'unique sacre a pour ses pays

des mystères frais - mais pareille foudre.

Et le même sel sur les îles rouges nourrit les genêts, l'amande et les cerfs.



III



O grande alliance au-dedans du ciel des créations tendues vers la gloire !

La parole y luit sur les pierres saintes pour le temps terrible et doux du silence.

Une paix naîtra dans le pur éclair quand le lait pascal transmuera les astres.

Ce sera rivière où reflamboieront les tournesols noirs et les galaxies.

Toute argile ouverte à la transparence.
Toute âme saisie de résine et d'iode.

Et devant le
Dieu - l'offrande des arbres pour rassemblement dans la plénitude !