Jean de La Ceppède |
Naissance: 1550 Marseille Décès: 1623 Avignon Jean de La Ceppède, est un poète français, conseiller au parlement d'Aix, puis président de la Chambre des comptes de Provence (1608). Après ses études, il est reçu en la charge de Conseiller au Parlement d'Aix le 22 octobre 1578. Il accèdera plus tard au poste de second Président de la Cour des comptes (1586), puis, le 4 juillet 1608 à celui de Premier Président, fonction dont il aura la charge jusqu'à sa mort. Magistrat de grande réputation, homme sincère et fidèle à son roi, lettré érudit tenant sa place dans le cercle d'Henri d'Angoulême, gouverneur de Provence - où il connut Malherbe -, Jean de La Ceppède est avant tout un esprit épris de spiritualité. Toute sa vie, il se prépara, notamment en écrivant une Imitation des Psaumes de la Pénitence, au grand ouvre que constituèrent ses Théorèmes, qu'il publia sur le tard, en deux parties, en 1613 et 1621 : 515 sonnets, répartis en sept livres, et qui évoquent la passion, la mort et la résurrection du Christ. Ouvre à rattacher, par sa conception, au can^ionere, si ce n'est que le poème d'amour profane s'y transforme en un chant d'amour spirituel, et à l'épopée, si ce n'est que la geste héroïque y devient christique. En une architecture savante, jouant sur la symbolique des nombres, La Ceppède déploie, en un style non exempt de manières pétrarquisantes, ce qui est à la fois un exercice spirituel de méditation, une entreprise d'évangélisation tout entière nourrie de l'Ancien et du Nouveau Testament, et un véritable univers poétique, d'une riche complexité. Poésie donnant à l'image valeur à la fois sensible et intellectuelle, et tirant, notamment des couleurs, de somptueux effets, elle ouvre comme naturellement accès au surnaturel. Cela ne va pas sans difficulté : les sonnets de La Ceppède, à la fois érudits et symbolistes, demandent effort de réflexion, voire de méditation. Mais c'est la façon même, pour un esprit mondain, de s'élever à la connaissance, dans une démarche qui garde quelque chose de platonicien dans sa volonté d'élévation. Et l'intensité tragique fait le fond de cette poétique, qui est aussi, et d'abord, le reflet d'une foi. Nous présentons, pour le moment, quatre de ses Théorèmes. L'orthographe a été évidemment modernisée. On reste cependant étonné de pouvoir lire, avec autant d'aisance et de plaisir, un français vieux de quatre siècles. Quant au contenu spirituel, c'est sans surprise, mais avec bonheur, que nous constatons combien il nous est familier. « Il naquit à Marseille au milieu du XVI ' siècle de Jean Baptiste de La Ceppede et de Claude de Bonpart, fut reçu conseiller au parlement d'Aix le 28 d'Octobre 1578 et revêtu en 1586 de la charge de Président aux Comptes de Provence, après la mort de Hugues de Bompat de Magnan, arrivée la même année. La première Présidence de cette Chambre étant venue à vaquer dans la suite, par la mort de Jean des Rollands de Reauville, La Ceppede fut reçu en sa place le 14 juillet 1608. Il épousa Magdeleine de Brancas, fille du Baron de Céreste, dont il n'eut qu'une fille, nommée Angélique. Jean de La Ceppede mourut à Avignon l'an 1624. Son corps fut porté à Aiga-lades, près de Marseille, dont il était Seigneur. « C'était un Magistrat recommandable par sa vertu, sa droiture, et son savoir, et qui fut l'ami des gens de lettres de son temps ; entr'autres, de François Du Perier, de Louis Galaup de Chasteuil, et de Malherbe. Ce dernier en fait l'éloge dans ces vers : Muses, vous promettez en vain Au front de ce grand Ecrivain Et du Laurier et du Lierre ; Ses ouvrages trop précieux Pour les couronnes de la terre, L'assurent de celle des deux. Nostredame en son Histoire et Chronique de Provence relate l'évasion de La Ceppede pendant les troubles de la Ligue en 1588 à Aix : O siècles, ô temps !, ô mours ! en ces mêmes jours arriva qu'un frère Mineur bon compagnon voulut faire sortir par la porte qui prend le nom de son couvent un Gentilhomme constitué en degré et souverain Magistrat, au demeurant splendide et entier, si cet âge en voit quelqu'un, déguisé en habit de Cor délier, non pour aller contester la Princesse que le Comte de Pascalier accusa faussement.d'adultère ainsi que le Chevalier de Mendozza qui le délivra par âmes, ou comme le comte Berenguier surnommé Teste-d'estouppes qui fit un acte tout semblable envers Mathilde, fille de Henry I, Roi d'Angleterre, femme de l'empereur Henri cinquième, contre un chevalier allemand, Maistre d'Hostel de ce Monarque : mais pour sortir de ces confus, sanglants, et publiques esclandres. » Études : François Ruchon, Essai sur la vie et l'ouvre de Jean de La Ceppide, Genève, Droz, 1953. - Yvette Quenot, introdu&ion à son édition des Théorèmes, t. 1, p. 9-41. |
Jean de La Ceppède (1550 - 1623) |
Portrait de Jean de La Ceppède |