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Jean de Lingendes



Les changements de la bergère iris - Poéme


Poéme / Poémes d'Jean de Lingendes





Quand
Vénus enfanta l'Amour,
Le destin qui comme en plein jour
Voit en soi les choses futures,
Envia ce bonheur sur nous,
Sachant combien d'un dieu si doux
Douces en seraient les pointures.



Il empluma mille malheurs,
Petits démons de nos douleurs,
Qu'il lui donna pour son escorte.
Les premiers et les plus soudains
Sont les rigueurs et les dédains,
Et les soupçons de toute sorte;



Le désespoir toujours transi,
La peur tremblante, et le souci
Percé de pointes éternelles.
L'inconstance les va suivant,
Qui légère donne à tout vent
Son corps qui n'a rien que des ailes;



L'envie au visage blêmi,
Dont l'oil n'est jamais endormi,
Avec sa sour la défiance,
Malheur entre eux fort inhumain
Et qui tient toujours par la main
L'ingratitude, ou l'oubliance.



Oubliance qu'on craint toujours
Entre les plus sûres amours,



Tant elle est de courte mémoire,
Qui bien souvent cessant de voir,
Ne peut en même instant savoir
Ce qu'avant elle a voulu croire.



Et d'autant que j'appris un jour
Que l'absence contre l'amour
Accoucha de cette mégère,
Voyant mon
Iris s'absenter
Ce soupçon me fit redouter
Cette fille par cette mère.



Que l'absence est un grand tourment

À l'âme d'un fidèle amant,

Qu'un bel oil détient asservie

Dessous l'empire de ses lois

Je l'estime pire cent fois

Que la mort n'est même à la vie.

L'amant qui s'en voit affligé,

Voit soudain son bonheur changé

En défiances immortelles,

Qui comme des oiseaux blessés,

Par un trait dans le cour percés,

N'ont plus de forces qu'en leurs ailes.



Ils s'élèvent encore en haut,
Et puis la force leur défaut,
Ainsi mes faibles défiances
Se sentent à terre coller,
Ne pouvant si longtemps voler
Sur l'aile de mes espérances.



L'oubli c'est le soupçon premier,
Et le malheur plus coutumier
Par qui l'absence nous martyre,
Et ce soupçon le plus souvent
Est tel que le mal arrivant
Ne se trouve être guère pire.

Et cette peur que nous avons
Provient de ce que nous savons
Combien une fille est muable,
Qui sans absence en un moment
Quitte ceux à qui par serment
Sa foi la rendait redevable.

Quel
Dieu nous pourrait assurer,
Quel homme nous voudrait jurer
D'arrêter longtemps la constance
Au cour de ce sexe inconstant,
Encor de l'aller arrêtant
Pendant le terme de l'absence ?

On voit que la légèreté
Encontre la fidélité
Y met tant de divers obstacles,
Que la constance avec l'amour
N'y fait jamais guère séjour
Que pour y faire des miracles.

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Jean de Lingendes
(1580 - 1616)
Portrait de Jean de Lingendes
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