Jean Desmarets de Saint-Sorlin |
Naissance: 1595 Paris Décès: 28 octobre 1676 Jean Desmarets de Saint-Sorlin, est un poète et dramaturge français. Conseiller du roi Louis XIII, contrôleur général de l'extraordinaire des guerres, secrétaire général de la marine du Levant, Desmarets de Saint-Sorlin fut un habitué de l'hôtel de Rambouillet. Il contribua à La Guirlande de Julie par un poème qui fut particulièrement admiré : « La Violette ». Il fut introduit par Faret et Malleville dans la Société des amis de Conrart où il lut son roman de L'Ariane (1632). Protégé du cardinal de Richelieu, il fit partie de l'Académie française dès sa création et en fut le premier chancelier. Esprit éclectique, se piquant tout à la fois de littérature, de théâtre, de musique, de peinture, d'architecture, de philosophie, de théologie, Desmarets dut sa fortune à la confiance de Richelieu qui en fit son confident, qui composa même avec lui quelques ouvres, notamment dramatiques, et grâce auquel il devint un des premiers membres de l'Académie, dont il fut le premier chancelier. S'il ne retrouva pas auprès de Ma2arin la même faveur et si la fin de sa vie fut moins brillante, il tint encore sa place dans les débats littéraires et spirituels du temps, lançant la querelle des Anciens et des Modernes, et ferraillant contre les jansénistes, tout en proposant, avec son Ciovis, ce que l'on peut considérer comme la première épopée chrétienne. Quelques réussites théâtrales, comme la comédie des Visionnaires, ou romanesques, comme Y Ariane, cachent mal les défauts d'une ouvre trop prolixe. Le plus original, peut-être, se trouve dans certaines de ses ouvres poétiques, et notamment dans ces Promenades de Richelieu, qu'il publia alors qu'il s'était retiré chez le duc de Richelieu en Poitou, après la mort du Cardinal. Poésie encomiastique, destinée à célébrer son protecteur à travers la description des splendeurs de son château, l'ouvre relève aussi d'une inspiration spirituelle, chacune des sept promenades y traçant une sorte d'itinéraire d'approche vers les vertus chrétiennes. Mais ce que Desmarets y fait surtout passer, c'est un goût pour la nature revisitée par l'art : celui des architectes et des jardiniers qui composent avec elle des ouvrages surprenants, où les jeux d'eau, les effets d'ombre et de lumière, les mouvements de lignes et de formes donnent naissance à des spectacles sans cesse renouvelés, mais celui du poète aussi, cherchant par les moyens de l'écriture des effets de même nature, et faisant en sorte que l'émerveillement du spectateur devant l'ouvre humaine introduise à l'émerveillement du croyant devant la création divine. Son factum : Comparaison de la langue française avec la grecque et la latine (1670), fut une des causes initiales de la querelle entre les anciens et les modernes ; il appartenait à ces derniers. Il a écrit des romans et divers ouvrages en prose, des poésies, des prières en vers, Les Vertus chrétiennes, poème en huit chants, et six pièces de théâtre. À la fin de sa vie, il fut atteint d'une folie mystique ; il se croyait prophète et disait que Dieu lui dictait ses vers. « Son style de prose est pur, mais sans élévation ; en vers il est abaissé et élevé, selon qu'il le désire ; et, en l'un et l'autre genre ; il est inépuisable et rapide dans l'exécution, aimant mieux y laisser des taches et des négligences que de n'avoir pas bientôt fait. » (Chapelain). On lui doit surtout la comédie des Visionnaires et le poème de Clovis. Étude: René Kerviler, Jean Desmaret^ sieur de Saint-Sorlin, Paris, 1879. Ouvres L'Ariane, roman (1632) Aspasie, comédie (1636) Texte en ligne Les Amours du compas et de la règle et ceux du soleil et de l'ombre (1637) Les Visionnaires, comédie en 5 actes, en vers (1637) Scipion l'Africain, tragi-comédie (1639) Texte en ligne Roxane, histoire tirée de celle des Romains et des Perses, tragi-comédie (1639) Mirame, tragi-comédie (1641) Texte en ligne Ouvres poétiques (1641) Texte en ligne Europe, comédie héroïque (1643) Érigone, tragédie en prose L'Office de la vierge Marie, mis en vers avec plusieurs autres prières (1647) Texte en ligne Dans son épopée en vingt-six chants, Clovis et la France chrétienne (1657), suivie des Délices de l'Esprit (1658), il s'efforce de mettre en valeur cette source incomparable de poésie que constitue, contre les Anciens, le christianisme. Mêlant une spiritualité un peu embrouillée aux reflexions de poétique, cet ouvrage gigantesque et composite reste difficilement classable. Antijanséniste, il ne tarde pas à être la cible des Lettres imaginaires de Pierre Nicole, qui renvoie à leur auteur le titre de visionnaire et en fait le plus fou de tous les poètes. Les Promenades de Richelieu ou les Vertus chrestiennes (1653) Texte en ligne Les Quatre Livres de l'Imitation de Jesus-Christ, traduits en vers (1654) Clovis ou la France chrétienne, poème héroïque en 26 chants (1657) Texte en ligne Les Jeux de cartes des roys de France, des reines renommées, de la géographie et des fables (1662) Texte en ligne Au roy, sur sa conqueste de la Franche-Comté (1668) Texte en ligne Marie-Magdeleine ou le Triomphe de la grâce (1669) Esther, poème héroïque (1670) Texte en ligne La Comparaison de la langue et de la poësie françoise, avec la grecque et la latine : et des poëtes grecs, latins & françois et les Amours de Protée et de Physis, dédiez aux beaux esprits de France (1670) Texte en ligne La Défense du poème héroïque avec quelques remarques sur les ouvres satyriques du sieur D***, dialogues en vers et en prose (1674) Texte en ligne Le Triomphe de Louis et de son siècle (1674) La Défense de la poésie (1675) Texte en ligne Les Délices de l'esprit (1675) Texte en ligne Abraham, ou la Vie parfaite, poème (1680) Texte en ligne |
Jean Desmarets de Saint-Sorlin (1595 - 1676) |
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Portrait de Jean Desmarets de Saint-Sorlin | |||||||||