Jean Godard |
Levez-vous, Soleil de mon âme, Votre clarté plus ne me luit; Chassez mon froid par votre flamme, Par vos rais l'ombre de ma nuit. L'autre soleil est par trop sombre Et trop peu chauds * ses rayons Pour de mon âme chasser l'ombre Et faire fondre ses glaçons. Mon Soleil, ne tardez plus guère D'éclairer à votre retour; Sans votre divine lumière, Je ne vois que nuit en plein jour. Soleil, ma lumière et ma joie, Sans vous je chemine à faux pas; Je choppe, je chais, je fourvoie Quand sur moi vous ne luisez pas. Lors une triste nuit allonge Un noir voile autour de mon cour, En le donnant en proie au songe, Et le songe en proie à la peur. Le malin qui m'est adversaire Et qui me veut rendre confus Prend plus d'audace à me mal faire La nuit quand vous ne luisez plus. Mon Soleil, que votre ardeur fonde L'épais glaçon de mes ennuis; Ô Soleil du Soleil du monde, Levez-vous, et chassez mes nuits. |
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Jean Godard (1564 - 1630) |
Portrait de Jean Godard |