Jean Joubert |
Asseyez-vous, peuples de loups, sur les frontières et négociez la paix des roses, des ruisseaux, l'aurore partagée. Que les larmes, les armes s'égarent dans la rouille et la poussière. Que la haine crachée soit bue par le soleil. La terre ouvre sa robe de ténèbres, sa nudité enchante les oiseaux, le jour se fend comme fille amoureuse. Sous un ciel ébloui viennent alors après tant de saccage les épousailles de la terre et du feu, le temps des sources, des naissances. Après le sang, la traîtrise et le cri, ah, tant rêvé ! le règne des moissons pour le bonheur des granges. À nous qui hébergeons l'aube de la parole de rassembler le grain, les mots de l'espérance. Un jour d'été, l'enfant plonge dans la rivière, joue avec le soleil sous le regard apaisé d'une mère, le héron danse sur son nid de sable, le renard ouvre des ailes d'ange et le serpent, le mal aimé, forçat de la poussière, sauvé, s'étire entre les seins du jour. |
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Jean Joubert (1928 - ?) |
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Portrait de Jean Joubert | |||||||||