Jean Malrieu |
Depuis l'instant où tu vins vers moi, tu pris forme de ce que j'aime, offrant, entre tes bras, la vie, Nue, sans le savoir dans mon regard, à travers des chemins volés à l'enfance fragile, ses jeux et ses marelles. Tu me choisis comme un héros solaire. La mer souleva son rideau, la rue se tint sur le pas des portes. Était-ce vraiment toi Dans cette danse des épaules entre les vagues de la foule ? J'ai la joie animale. Voici les prés que portent tes yeux où je m'allonge dans le demi-sommeil. Un fil nous lia dans l'écheveau des lèvres. Je t'attendais Dans la respiration méthodique du soir. La femme du sommeil, la plus réelle-Pousse ton ombre ! va ! Je vais courir, m'essouffler, m'affoler. Ma main va frôler ta hanche virtuelle. Je vais mordre la nuit. Et te nommer du nom secret que porte la pudeur d'aimer. J'habite l'éclair de l'âge d'homme, cette lumière de l'amour et de la mort. Étrangère à ce monde futile, née de l'écume qui frange les êtres aimés C'est à toi que je dirai l'étendue toujours vierge du désir. A toi, fiancée des ténèbres, confierai Les mots des supplices et des supplications qui laissent l'âme ouverte aux fissures des friss Un couple naîtra de nous dont parlera le temps. Nous serons légendaires, Tenus à la haute responsabilité de l'amour. Alors, femme-nuit, ouvre ta robe et que l'écharpe tombée La ville tremble dans la vitre. Moi le couteau. Toi l'inscription dans la saignée de la pierre. Moi, le feu Toi, la salamandre. Dans le château des miroirs, ceux qui aiment Sur la place publique du rêve vont créer la race nouvelle - Pour l'ordre contre le chaos du jour. |
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Jean Malrieu (1915 - 1976) |
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Portrait de Jean Malrieu | |||||||||