Jean Mambrino |
Une amoureuse arrange dans sa coupe de cristal les pêches, les poires. les grappes nues et noires, pour composer l'accord du vermillon, de l'or et de l'ombre, la beauté comme jouissance, une chose de beauté pour toujours, pour la salive des yeux. gloire créée par les mains et les yeux pour le plaisir de l'amour, et la surprise du cour qui va venir, Lentes là-bas s'étendent les montagnes couronnées par la patience du soir. celles que rien n'altère et qui échangent leurs nuées contre les ciels de l'océan. Mais l'automne se cache dans la plaine. Le cri d'un renard, que nul n'entend, affine l'air de septembre. Toute la majesté du monde protège le délice des amants. Pendant que pourrissent dans les marais rouges de Bassora (putride pâture.') vingt mille gosses déchiquetés dont les mains de-ci de-là palpent encore les rondeurs des mines, pareilles aux mamelles de leurs mères qui les ont envoyés mourir pour Allah, et aux seins mignons des amoureuses qu'ils ne caresseront jamais. A leurs cous (avec la photo du saint Vieillard) reste la clef en plastique du Paradis, fabriquée à Hongkong ou Taïwan. Selah ! |
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Jean Mambrino (1923 - ?) |
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Portrait de Jean Mambrino | |||||||||
Bibliographie |
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