Jean Moréas |
Ne dites pas : la vie est un joyeux festin ; Ou c'est d'un esprit sot ou c'est d'une âme basse. Surtout ne dites point : elle est malheur sans fin; C'est d'un mauvais courage et qui trop tôt se lasse. Riez comme au printemps s'agitent les rameaux, Pleurez comme la bise ou le flot sur la grève, Goûtez tous les plaisirs et souffrez tous les maux; Et dites : c'est beaucoup et c'est l'ombre d'un rêve. Le coq chante là-bas ; un faible jour tranquille Blanchit autour de moi; Une dernière flamme aux portes de la ville Brille au mur de l'octroi. O mon second berceau, Paris, tu dors encore Quand je suis éveillé Et que j'entends le pouls de mon grand cour sonore Sombre et dépareillé. Que veut-il, que veut-il, ce cour? malgré la cendre Du temps, malgré les maux, Pense-t-il reverdir, comme la tige tendre Se couvre de rameaux? |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
Jean Moréas (1856 - 1910) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Jean Moréas | |||||||||