Jean Orizet |
La grotte ou saint Jean eut la révélation de l'Apocalypse ferme à midi. Arrivés en retard, nous entrâmes de justesse - soulagés - car notre bateau partait le soir même. Nous descendîmes rapidement les quelques dizaines de marches, ombragées de bougainvillées, qui conduisent au saint lieu. L'endroit est petit, bas, sombre, presque humide. En quelques minutes (était-ce une éternité?) le vieux pope de service désigne à notre attention: a) Une alvéole dans le roc, à ras du sol, où saint Jean appuyait sa tête pour se reposer. b) Au-dessus, une croix taillée par l'Évangéliste selon la tradition. c) A droite, une encoche où le grand exilé plaçait la main quand il voulait s'agenouiller pour prier, ou quand il voulait se relever. d) Plus haut, une sorte de pupitre naturel inscrit à même la paroi, où Prochoros, disciple de l'ancien pêcheur de Tibériade, écrivit, sous la dictée, le texte de l'Apocalypse. e) Enfin, au plafond, une fente en forme de croix, signe de la présence divine, et d'où Jean entendit Dieu lui dire: Je suis l'Alpha et l'Oméga. |
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Jean Orizet (1937 - ?) |
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Portrait de Jean Orizet | |||||||||
OuvresAprès avoir pratiqué le métier de journaliste, Jean Orizet devient le cofondateur, en 1969, de la revue Poésie 1 et travaille comme éditeur aux éditions du Cherche-midi. Ecrivain, voyageur et humaniste, ses textes, dont 'L' Attrapeur de rêves' ou 'La Cendre et l'étoile', lui permettent de figurer au rang des poètes les plus importants de sa génération. |
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