Jean Orizet |
On parle, avec raison, du vent dans les voiles (l'émotion de le voir, pour la première fois, gonfler celles des jonques sur la mer de Chine). On évoque, à juste titre, le tonnerre des réacteurs (lassitude des tympans après un jour et une nuit de vol). On fait moins souvent allusion (pourquoi ?) à la brise qui se lève sur le plancher, puis dans les pattes des vaches broutant l'herbe d'Ile-de-France, tandis que les femmes cueillent des haricots verts au jardin, et que les enfants font une épicerie de quelques graines oubliées des oiseaux, sous le vieux poirier tout proche, à trois pas de l'automne. Cette brise-là, qui ne casse jamais rien, puisqu'elle a partie bée avec les frênes et les saules, a pourtant beaucoup voyagé, elle aussi. Mais les seules à le savoir sont les cigognes et les oies sauvages, celles qu'on oublie toujours d'interroger. |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
Jean Orizet (1937 - ?) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Jean Orizet | |||||||||
OuvresAprès avoir pratiqué le métier de journaliste, Jean Orizet devient le cofondateur, en 1969, de la revue Poésie 1 et travaille comme éditeur aux éditions du Cherche-midi. Ecrivain, voyageur et humaniste, ses textes, dont 'L' Attrapeur de rêves' ou 'La Cendre et l'étoile', lui permettent de figurer au rang des poètes les plus importants de sa génération. |
|||||||||