Jean-Baptiste Poquelin |
Naissance: 15 janvier 1622 Paris Décès: 17 février 1673 Paris Autres noms: Molière Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, est un dramaturge auteur de comédies, mais aussi un comédien et chef de troupe de théâtre français qui s'est illustré au début du règne de Louis XIV. Il y a en poésie, en littérature, une classe d'hommes hors de ligne, même entre les premiers, très-peu nombreuse, cinq ou six en tout, peut-être, depuis le commencement, et dont le caractère est l'universalité, l'humanité éternelle intimement mêlée à la peinture des moeurs ou des passions d'une époque. Génies faciles, forts et féconds, leurs principaux traits sont dans ce mélange de fertilité, de fermeté et de franchise; c'est la science et la richesse du fonds, une vraie indifférence sur l'emploi des moyens et des genres convenus, tout cadre, tout point de départ leur étant bon pour entrer en matière; c'est une production active, multipliée à travers les obstacles, et la plénitude de l'art fréquemment obtenue sans les appareils trop lents et les artifices. Dans le passé grec, après la grande figure d'Homère, qui ouvre glorieusement cette famille et qui nous donne le génie primitif de la plus belle portion de l'humanité, on est embarrassé de savoir qui y rattacher encore. Sophocle, tout fécond qu'il semble avoir été, tout humain qu'il se montra dans l'expression harmonieuse des sentiments et des douleurs, Sophocle demeure si parfait de contours, si sacré, pour ainsi dire, de forme et d'attitude, qu'on ne peut guère le déplacer en idée de son piédestal purement grec. Les fameux comiques nous manquent, et l'on n'a que le nom de Ménandre, qui fut peut-être le plus parfait dans la famille des génies dont nous parlons; car chez Aristophane la fantaisie merveilleuse, si athénienne, si charmante, nuit pourtant à l'universalité. Jean-Baptiste Poquelin est né à Paris dans une famille bourgeoise. Son père est tapissier du roi. Elève des jésuites, il étudie ensuite le droit, a pour professeur Gassendi, comme Cyrano de Bergerac avec qui il entretient des relations amicales. La libre pensée (ou libertinage) exerce sur lui très tôt son influence. Il fonde l'Illustre théâtre. En 1654 il joue Les précieuses ridicules, ce qui ne l'empêche pas de fréquenter les salons à la mode et de donner quelques pièces galantes et bouts-rimés. Molière détestait les précieuses quand elles étaient ridicules. Fils de Jean Poquelin, valet de chambre et tapissier ordinaire de la Maison du Roi, Jean-Baptiste Poquelin, qui prendra plus tard le pseudonyme de Molière, fait d'excellentes études au Collège de Clermont (futur Lycée Louis-Le Grand), peut-être complétées par un peu de droit. Mais dès 1643, il renonce à l'avenir bourgeois que lui garantit la jouissance héréditaire de la charge paternelle pour s'associer par contrat avec neuf comédiens, dont Madeleine Béjart, et fonder la troupe de « l'Illustre Théâtre ». En 1662, à l'âge de quarante ans, Molière épouse Armande Béjart, la fille de Madeleine, de vingt ans sa cadette, mariage pas toujours heureux. Ayant gagné la faveur de Louis XIV, Molière devient le fournisseur attitré des divertissements de la Cour pour laquelle il organise, avec le compositeur Lully, de grandioses fêtes à Versailles. Quoi qu'il en soit, le jeune garçon s'inscrit au collège de Clermont (l'actuel Louis-Le-Grand) où il étudie les mathématiques, la physique, la danse, l'escrime, la philosophie scolastique (qu'il moquera souvent). Il connaît assez le latin pour lire Plaute, Terence et traduire Lucrèce. A la sortie du collège, il se lie probablement avec le milieu libertin influencé par Gassendi. Il part apprendre le droit à Orléans, mais n'exerce le métier d'avocat que 5 mois ! Les préoccupations du jeune Poquelin sont ailleurs. Molière a trouvé cette donnée passablement compliquée dans une ouvre de Nicolo Secchi, "L'interesse" ("La cupidité"), comédie érudite publiée à Venise en 1581. On y remarque une identité parfaite de l'intrigue, la reprise fidèle de diverses situations, et même des similitudes très nettes à l'échelle du dialogue. Il s'est borné à étoffer les rapports entre Éraste et Valère, à modifier l'ordre de certains épisodes, et à ajouter la scène de dépit amoureux, lieu commun déjà ancien de la «commedia dell'arte». Il en résulte une comédie d'intrigue où la vraisemblance est mise à rude épreuve en raison de la confusion de l'intrigue, chargée de péripéties nombreuses. Mascarille est un valet gourmand et pleutre, d'une humanité et d'une naïveté désarmantes. Éraste est le premier d'une lignée de jaloux promis à nombre de variations et d'approfondissements, dans un registre plus sombre, car plus obsessionnel. L'intérêt majeur de la pièce réside en fait dans l'exploitation du dépit amoureux, «lazzi» traditionnel de la «commedia dell'arte», dont la forme est fixée depuis longtemps, puisqu'il possède une ouverture, une clôture, ce qui lui confère une autonomie parfaite. Il peut ainsi aisément être déplacé au sein d'une intrigue à tel ou tel moment de l'histoire, selon les besoins du spectacle, ou encore extrait et transposé d'une ouvre à l'autre. Le recours à ce type de «lazzi» permet à notre poète débutant de se familiariser avec les dosages, les effets de symétrie, les variations, et d'accéder progressivement à la maîtrise du dialogue comique. La difficulté consiste ici à jouer avec légèreté sur les effets d'écho et de rebond de la parole tout en évitant le piège des automatismes qui risquent d'engendrer la monotonie. Cette pièce de jeunesse n'échappe pas au style d'époque qui nuisait déjà à "L'étourdi". Le jeune Molière est encore un apprenti consciencieux, et ces premières comédies, tranchent nettement sur les ouvres ultérieures. La pièce fut d'abord jouée à Béziers, puis reprise à Paris en 1659. Le dépit amoureux (1656) - Comédie en cinq actes et en vers Oeuvres . L'étourdi ou les contretemps (1655) . Le dépit amoureux (1656) . La jalousie du barbouillé . Le médecin volant . Les précieuses ridicules (1659) . Sganarelle ou le cocu imaginaire (1660) . Dom Garcie de Navarre ou le prince jaloux (1661) . L'école des maris (1661) . Les fâcheux (1661) . L'école, des femmes (1662) . La critique de l'école des femmes (1663) . L'impromptu de Versailles (1663) . Remerciement au roi (1663) . Le mariage forcé (1664) . Les plaisirs de l'île, enchantée (1664) . La pr1ncesse d'Elide (1664) . Le tartuffe ou l.' imposteur (1664-1669) . Sonnet (à la motte de Vayer sur la mort de son fils) (1664) . Don juan ou le festin de Pierre (1665) . L'amour médecin (1665) . Quatrains... (1665) . Le misanthrope ou l'atrabilaire amoureux (1666) . Le médecin malgré lui (1666) . Melicerte (1666) . Pastorale comique (1667) . Le sicilien ou l'amour peintre (1667) . Ballet des muses (1667) . Amphitryon (1667) . George Dandin ou le mari confondu (1668) . L'avare (1668) . Boutsrimés au roi, sur la conquête de la Franche-Comté (1668) . La gloire du dôme du Val de Grâce (1669) . Monsieur de Pourceaugnac (1670) . Les amants magnifiques (1670) . Le bourgeois gentilhomme (1670) . Psyché (1671) . Les fourberies de Scapin (1671) . La comtesse d'Escarbagnas (1671) . Les femmes savantes (1672) . Le malade imaginaire (1673) |
Jean-Baptiste Poquelin (1622 - 1673) |
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Portrait de Jean-Baptiste Poquelin | |||||||||
Biographie |
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