Jean-Baptiste Poquelin |
Souffrez qu'Amour cette nuit vous réveille ; Par mes soupirs laissez-vous enflammer : Vous dormez trop, adorable merveille, Car c'est dormir que de ne point aimer. Ne craignez rien : dans l'amoureux empire, Le mal n'est pas si grand que l'on le fait; Et, lorsqu'on aime et que le coeur soupire, Son propre mal souvent le satisfait. Le mal d'aimer, c'est de le vouloir taire ; Pour l'éviter, parlez en ma faveur. Amour le veut, n'en faites point mystère ; Mais vous tremblez et ce dieu vous fait peur ! Peut-on souffrir une plus douce peine ? Peut-on souffrir une plus douce loy ? Qu'estant des cours la douce souveraine, Dessus le vostre, Amour agisse en roy. Rendez-vous donc, ô divine Amarante, Soumettez-vous aux volontez d'Amour ; Aimez pendant que vous estes charmante, Car le temps passe et n'a point de retour. |
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Jean-Baptiste Poquelin (1622 - 1673) |
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Portrait de Jean-Baptiste Poquelin | |||||||||
Biographie |
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