Jean-Baptiste Rousseau |
J'ai vu mes tristes journées Décliner vers leur penchant; Au midi de mes années Je touchais à mon couchant. La mort, déployant ses ailes, Couvrait d'ombres éternelles La clarté dont je jouis; Et dans cette nuit funeste, Je cherchais en vain le reste De mes jours évanouis. Grand Dieu, votre main réclame Les dons que j'en ai reçus; Elle vient couper la trame Des jours qu'elle m'a tissus. Mon dernier soleil se lève, Et votre souffle m'enlève De la terre des vivants, Comme la feuille séchée Qui, de sa tige arrachée, Devient le jouet des vents... Ainsi de cris et d'alarmes Mon mal semblait se nourrir; Et mes yeux noyés de larmes Étaient lassés de s'ouvrir. Je disais à la nuit sombre : O nuit, tu vas dans ton ombre M'ensevelir pour toujours! Je redisais à l'aurore : Le jour que tu fais éclore Est le dernier de mes jours ! |
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Jean-Baptiste Rousseau (1670 - 1741) |
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Portrait de Jean-Baptiste Rousseau | |||||||||