Jean-Claude Schneider |
là - une main, celle-ci s'obstine, mais ne caresse plus, ne prend plus, laissée pendre dans l'eau du passage, et couche, imprime dans le limon que chaque vague de jour efface des phrases de vie, par exemple maintenant se souvient : enfant, la main sèche, douce, du père, l'autre confirme (main sans voix sans lèvre) : je suis passant, comme eux, déplus en plus d'ici, mais je n 'ai plus de nom, dont le nom, loin du commencement, s'est vidé, le nom qui ne répond plus, oublieux des exercices, de la patience, des déboires, elle confirmerait : le fond remonte à la surface, l'horizon là tout contre l'oeil, l'air, après jour et jour, s'est creusé : vide en avant de ses pas, lui maintenant, passant immobile, s'enfonce, m'enfonce enfonce, enveloppe de passage, me perds, ici m'attend, je pourrais m'y dissoudre, attends que m'absorbe, que remonte, fossile, la lumière, remonte la lisse rumeur de fond imbiber la vue, étoffer l'air - déjà se regarde, la main, écrire, demande ce que devient plus près de la fin ici son pas écraseur de roseaux, main se vide (pour tout l'au-dehors s'épancher) de soi, s'éloigne, plus personne déjà - non, mais là le dessein n'être personne, - celui, là, qui dit je, c'est il - ne sait qui pose, ouvre celte main, bouger, la sienne, encore, long chemin - l'horizon, ses plis d'eau viendront ici bruire, s'amortir. |
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Jean-Claude Schneider (1936 - ?) |
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Portrait de Jean-Claude Schneider | |||||||||